Intervention de éric le Corre

Réunion du 1er mars 2016 à 12h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

éric le Corre, directeur des affaires publiques du groupe Michelin :

Vous m'avez posé une question, madame la rapporteure, sur les particules d'usure.

Les onze principaux manufacturiers pneumatiques mondiaux se sont saisis de ce sujet dès 2006 dans le cadre d'un projet intitulé Tire Industry Project (TIP), qui nous rassemble sur des sujets concernant l'environnement, la sécurité et la santé, sujets de nature non concurrentielle. Chaque réunion se fait, bien sûr, dans le respect des règles antitrust, mais nous avons travaillé ensemble sur un certain nombre de sujets concernant le pneumatique et l'environnement.

Nous mandatons des consultants extérieurs indépendants qui mènent des recherches, vérifiées par des comités scientifiques et publiées. L'un des premiers sujets examinés a été celui des débris d'usure générés par les pneus.

Dans une première étape, nous avons découvert que ces débris étaient constitués de particules de route et de pneu intimement liées, que nous appelons les Tire and Road Wear Particles (TRWP). Ces particules sont trop volumineuses pour rester suspendues dans l'air. Seule une très faible partie d'entre elles, les plus petites, est susceptible de constituer une pollution atmosphérique. Nous avons fait examiner scientifiquement, mais aussi en faisant mener des enquêtes sur le terrain dans plusieurs grandes agglomérations mondiales, ce que l'on retrouvait effectivement dans l'air.

Les particules d'origine pneumatique représentent moins de 1 % des PM10 – c'est-à-dire les particules d'une taille inférieure à 10 microns – présentes dans l'atmosphère. Nous avons ensuite examiné les particules d'une taille inférieure à 2,5 microns, qui peuvent se retrouver dans les poumons et, au travers des alvéoles, passer dans le système sanguin. Moins de 0,4 % du total des PM2.5 de toutes origines sont présentes dans l'atmosphère.

Nous avons ensuite étudié, notamment sur des rats, la toxicité des particules qui se retrouvent dans le sol mais également dans l'eau. Les résultats ont démontré que ces particules n'avaient pas d'effet adverse, même avec des durées d'exposition longues et à forte concentration.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion