Je vous renvoie à l'interview de Nicolas Dufourcq dans laquelle il déclare que la mission de préfiguration est terminée et que les établissements existants ne sont pas entravés dans leur travail.
Après vos propos, je suis partagé car, en Rhône-Alpes, j'ai monté trois fonds d'investissement dont j'imagine mal qu'ils puissent être fusionnés immédiatement car ils répondent à des besoins différents : l'un favorise la reprise des entreprises par leurs salariés, le deuxième la création d'entreprises, et le troisième le financement du développement.
À ce stade, je voudrais rassurer mes collègues. Au niveau régional, les élus n'interviennent pas en permanence dans les décisions d'investissement des fonds. Les règles prudentielles s'appliquent à tous, et, à moins d'être totalement irresponsable, on s'abstient de faire des investissements hasardeux. Les fonds de retournement n'existent pas en France.
Vous avez cité, monsieur Dufourcq, la banque allemande KfW, détenue à 80 % par l'Etat fédéral et à 20 % par les Länder. C'est grâce à ce type d'investisseur public que l'industrie allemande se porte aussi bien. Elle va par exemple investir 100 milliards d'euros dans la transition énergétique et c'est la banque publique quasiment la mieux notée au monde. Elle représente pour nous un horizon. L'objectif est peut-être lointain, mais il devrait faire consensus. Ce modèle mérite d'être développé et décliné efficacement au niveau des territoires pour ne pas brider les plus performants, ni ne rien faire pour les autres.
Il n'a pas été fait mention de l'économie sociale et solidaire, essentielle même si elle est oubliée depuis longtemps des circuits de financement traditionnels. Elle n'entre certes pas dans le champ de la BPI mais vous sera-t-il possible un jour d'intervenir ?