Nous avons l'honneur d'accueillir M. Tièman Hubert Coulibaly, ministre des affaires étrangères de la République du Mali. Le Président par intérim de la République du Mali, M. Dioncounda Traoré, que nous avions invité à s'exprimer devant nous cette semaine, a bien évidemment dû reporter cette visite. Nous serons heureux de l'entendre lorsqu'une nouvelle occasion se présentera et je vous prie de lui transmettre, monsieur le ministre, avec notre invitation, nos encouragements dans l'épreuve que votre pays traverse.
Cette épreuve en est aussi une pour la France, car le Président de la République, M. François Hollande, a immédiatement répondu à la demande d'assistance militaire du Mali et des soldats français ont, hélas ! déjà sacrifié leur vie à cette cause – vous assistiez d'ailleurs à la cérémonie qui se tenait voilà quelques minutes aux Invalides en hommage au lieutenant Damien Boiteux, tué vendredi dernier dans les premières heures des affrontements. Nous sommes très sensibles à ce geste. M. Pouria Amirshahi, député des Français de l'étranger, notamment du Mali, était également présent à cette cérémonie et notre commission toute entière se joint à cet hommage, auquel elle associe tous ceux qui sont décédés dans les premiers jours de cette intervention.
Notre commission n'a pas attendu que cette crise fasse la une des journaux télévisés pour s'intéresser au sort du Mali : son bureau a décidé voici quelques mois de créer un groupe de travail sur le Sahel et j'ai reçu dès le début de cette législature, avec plusieurs élus, Mme Haidara Aïchatou Cisse, élue du Nord du Mali, qui vous accompagne, qui nous a décrit la situation dans cette région du pays. MM. Pierre Lellouche et François Loncle, respectivement président et rapporteur de ce groupe de travail, se sont rendus à Bamako avant Noël et nous informaient précisément du résultat de cette visite au moment de votre arrivée.
Nous vous entendrons notamment sur les aspects internationaux de cette crise. La solidarité de la France est acquise à votre pays, mais nous ne sommes pas seuls. Quels sont nos alliés et quelle peut être la nature de leur soutien ? Qu'attendez-vous de la communauté internationale ? Comment réagissent l'opinion malienne et les responsables politiques ? Le succès dépend en effet en très grande partie de la capacité des Maliens à se rassembler et à soutenir le pouvoir dans cette épreuve.