Intervention de Tièman Hubert Coulibaly

Réunion du 15 janvier 2013 à 17h15
Commission des affaires étrangères

Tièman Hubert Coulibaly, ministre des affaires étrangères de la République du Mali :

Le MNLA, qui participait aux discussions engagées sous l'égide du Burkina Faso, n'existe plus sur le plan militaire, ses derniers combattants ayant trouvé refuge en Mauritanie, où ils ont rendu leurs armes et leurs véhicules. Le gros des troupes de ce mouvement a été absorbé par d'autres officines, comme le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), Ansar Eddine ou AQMI. Sur le plan politique, j'analyse avec beaucoup de circonspection l'offre d'aide formulée par le MNLA, qui s'est allié aux attaques menées le 17 janvier 2012 contre Ménaka et a mutualisé ses forces avec celles d'AQMI, utilisant notamment ces dernières pour massacrer à Aguelhok les soldats maliens qui s'étaient rendus. Je ne vois donc pas ce que le MNLA peut offrir. En outre, le représentant de ce mouvement a démenti hier, à l'antenne de France 24, une offre d'aide à la France ou à une mission internationale. La prudence s'impose donc.

L'Algérie est un pays ami du Mali, avec lequel elle partage une histoire politique et entretient depuis longtemps une coopération militaire. Dans le passé, elle a participé à la résolution de nombreux conflits – je pense aux accords de Tamanrasset et aux accords d'Alger – et connaît donc bien les problèmes de ce pays. Le gouvernement algérien a annoncé la fermeture de ses frontières, afin d'éviter que des terroristes en perdition ou en fuite ne s'installent sur son territoire. Il a aussi autorisé le survol du territoire algérien par les aéronefs engagés à divers titres dans les opérations. La fermeture des frontières vise aussi à éviter que les terroristes ne bénéficient d'un soutien logistique clandestin. Les frontières entre nos deux pays sont cependant très longues et difficiles à contrôler. L'Algérie a donc pris ses responsabilités et a décidé de participer activement à l'opération en cours. Il en va de même pour la Mauritanie. Le moment est décisif, car le danger est identifié et ces deux pays essentiels pour notre stabilité ont compris que la leur aussi pourrait être en jeu.

Quant aux contributions que nous recevons, leur liste s'allonge de jour en jour. Le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Bénin, le Togo, le Niger, le Nigéria, le Tchad – dont le président, M. Idriss Déby, a appelé ce matin le président Traoré –, le Burundi et le Ghana se sont engagés en faveur de cette opération et le Congo a annoncé qu'il y participerait. Nous devrions atteindre l'effectif de 3 300 hommes prévu par le concept initial d'opération harmonisée en sus des effectifs maliens.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion