Trois ans après avoir adopté ensemble des dispositions relatives à l’indépendance de l’audiovisuel public et à la nomination de ses présidents-directeurs généraux, nous sommes de nouveau réunis pour renforcer par la loi l’indépendance des médias et le travail des journalistes.
Je salue le travail de rapporteur mené par le président de la commission des affaires culturelles, Patrick Bloche, qui est à l’initiative de ce texte et qui a rencontré, ces dernières semaines, l’ensemble des acteurs concernés.
L’article 1er du texte représente une grande avancée pour l’ensemble des journalistes, puisqu’il étend la protection prévue pour les journalistes de l’audiovisuel public par l’article 44 de la loi de 1986 relative à la liberté de communication. L’article 1er réaffirme ainsi le droit pour tous les journalistes de refuser de signer un article, une émission ou un contenu éditorial imposés par un intérêt particulier, au nom de leur conscience professionnelle. C’est une protection salutaire et nécessaire à une époque où nous assistons à la concentration des principaux médias dans les mains de grands groupes industriels.
Cette disposition est aussi une reconnaissance du caractère particulier de la protection de la profession de journaliste, dont le rôle, indispensable dans une démocratie, est d’informer, d’enquêter, de susciter la réflexion des citoyens et de remettre en cause l’ordre quand cela est nécessaire. Il est plus que nécessaire que ce travail, libre par essence, ne puisse être entravé ou orienté par des intérêts économiques et politiques.
L’enjeu de cet article, comme de l’ensemble des dispositions du texte, est de garantir l’accès des citoyens à une information libre et pluraliste. C’est la raison pour laquelle je voterai l’article 1er ainsi que l’ensemble de la proposition de loi.