Monsieur le rapporteur, cet amendement ne vous étonnera pas : il est au coeur de notre discussion en commission. Comme je vous l’ai expliqué dans la discussion générale, nous avons souhaité le redéposer en séance.
Monsieur Cresta, j’ai bien entendu votre intervention, mais il ne faut pas oublier le but que nous poursuivions dans la loi de 2009 relative à la communication audiovisuelle : il s’agissait de mettre les journalistes de l’audiovisuel à l’abri d’éventuelles pressions de la part de l’exécutif. Un tel risque n’existe pas du tout dans la presse écrite, où les titres sont libres de leur engagement politique. Vous pariez que cela se passera aussi bien pour les journalistes de la presse écrite que pour ceux de l’audiovisuel public, mais vous devez être prudent – M. le rapporteur vous appellera d’ailleurs peut-être à cette prudence. Nous ne savons pas comment les journalistes réagiront.
Nous avons déposé cet amendement de suppression sans nous faire beaucoup d’illusions sur le sort que vous lui réserverez, monsieur le rapporteur. Mais il nous permet de redire notre inquiétude quant à votre volonté de généraliser à l’ensemble du secteur audiovisuel, y compris aux radios locales et à la presse écrite, un statut qui ne nous semble pas viable à l’identique. À notre sens, les dispositions que vous proposez jettent l’opprobre sur les comités de rédaction et sur les instances de gouvernance des entreprises de la presse écrite. Voilà pourquoi, monsieur le rapporteur, madame la ministre, nous vous faisons part de nos réticences à ce sujet.