Intervention de Chantal Berthelot

Réunion du 7 mars 2016 à 20h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Berthelot :

Les accords de Nagoya utilisent l'expression de « communautés autochtones et locales », vis-à-vis de laquelle le droit français se montre réfractaire. Au-delà du droit, prenons en compte, mes chers collègues, l'Histoire de la Guyane ! Les Amérindiens furent les premiers à habiter cette terre et ils forment bien un peuple autochtone.

Depuis la première lecture de ce texte, le Gouvernement a confié à une sénatrice, Mme Aline Archimbaud, et à une députée, Mme Marie-Anne Chapdelaine, la mission d'étudier les raisons expliquant que le taux de suicide chez les Amérindiens de Guyane soit dix fois supérieur au niveau de la métropole. Lorsque l'on déclare sa fierté de posséder en France le premier parc national en Europe, on oublie de rappeler que les Amérindiens vivent dans ce parc et l'entretiennent depuis des siècles grâce à leurs savoir-faire. Ces personnes demandent aujourd'hui une reconnaissance de leur travail et de leur culture. Le rapport de nos collègues montre très clairement que nous n'avons pas reconnu les droits de ces populations.

Nous, parlementaires, pourrions utiliser ce texte de loi, pour reconnaître, grâce aux accords de Nagoya, ces peuples autochtones. Les Français sont fiers de la biodiversité de leur parc naturel, mais ceux qui y vivent ne peuvent pas l'être, car on les a catalogués comme sauvages : c'est toute l'histoire de la colonisation. Or, aujourd'hui, on se tourne vers eux car leurs savoir-faire pourraient s'avérer très utiles. M. Thierry Mandon, secrétaire d'État chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, part demain en Guyane où il rencontrera notamment les peuples autochtones et les chercheurs de l'institut recherche développement (IRD) pour régler le différend qui les oppose sur le couachi.

La France est diverse et un peuple premier, les Amérindiens de Guyane, vit en son sein. Il est nécessaire de le reconnaître.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion