Vous avez évoqué l'opération Sophia au large des côtes libyennes. Avec mon collègue Yves Fromion, j'ai rencontré vendredi dernier l'amiral français qui la commande en second, qui nous a expliqué la logistique : six navires dont le porte-hélicoptères Cavour qui appartient à l'Italie, mais également des moyens aériens. La phase 1 est terminée, la phase 2 est actuellement en cours. Mais les passeurs ont désormais tendance à ne pas aller jusqu'à l'Italie pour laisser agir le sauvetage. Depuis juin 2015, près de 10 000 personnes ont ainsi été secourues. La phase 3 est indispensable si l'on veut vraiment traquer les passeurs. La France va-t-elle recommander à l'Union européenne d'aller vers cette nouvelle étape ? En 2008, quand on a pris la décision de lutter contre la piraterie au large de la corne d'Afrique, notre action a été efficace. L'opération en cours a été déployée rapidement et dans de bonnes conditions ; la France y contribue régulièrement en affrétant des frégates. Cette démarche, qui allie sécurité des frontières et souci humanitaire – une façon de laisser chaque pays apporter sa contribution particulière –, donne du sens à l'Europe de la défense.