Cet amendement rétablit, sans le modifier, un article adopté en première lecture par l'Assemblée nationale et supprimé par le Sénat.
Aujourd'hui, les blaireaux sont une espèce chassable, ce dont il faut se réjouir car c'est le premier degré de protection d'une espèce dans la mesure où des règles encadrent les périodes et les méthodes de chasse. Les espèces non chassables, à l'inverse, peuvent être prélevées à tout moment, de n'importe quelle façon.
Toutefois, un problème se pose : actuellement, les blaireaux peuvent être chassés en période de reproduction, en mai et juin. Or ils sont en voie de diminution : d'abord, parce qu'ils ont de grandes difficultés à se reproduire – les naissances ne se font que tous les deux ou trois ans ; ensuite, parce qu'ils sont victimes d'accidents de la circulation. Il est important pour la biodiversité, objet de ce projet de loi, de permettre à ces animaux de se reproduire convenablement pour pouvoir perpétuer leur espèce.
Cet amendement vise donc à introduire un article interdisant le déterrage des blaireaux pendant les périodes de reproduction et de gestation. Soulignons ici que le déterrage est une méthode de chasse cruelle, au même titre que le gazage, interdit depuis 1991, technique employée pendant longtemps parce que l'on croyait que les blaireaux étaient, comme les renards, porteurs du virus de la rage.
Entendons-nous bien. Cet amendement n'est pas un amendement anti-chasse. Je considère que les chasseurs ont une éthique : ils ne vont généralement pas tirer les animaux lorsqu'ils sont suivis de jeunes, lorsqu'ils sont en période de reproduction ou dans une période d'affaiblissement.