Intervention de Geneviève Gaillard

Réunion du 9 mars 2016 à 16h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeneviève Gaillard, rapporteure :

Mon amendement est bel et bien lié à l'objectif de cette loi, qui est la reconquête de la biodiversité. Lorsqu'une espèce se reproduit moins, ses chances de préservation sont réduites. C'est une loi physiologique simple. Tuer les mères et les petits conduit à affaiblir l'espèce et compromet ses chances de reproduction.

Du reste, quand, ce matin, nous avons évoqué les associations communales de chasse agréées (ACCA), personne n'a considéré qu'il s'agissait d'une question qui ne relevait pas de la loi.

Par ailleurs, mon amendement vise les blaireaux, même s'il ne les cible pas explicitement car c'est la seule espèce qui peut être chassée en période de reproduction. Et comment est-elle chassée ? Par l'envoi de chiens dans les terriers, qui déchiquettent les petits et leurs mères.

Enfin, le blaireau n'est pas l'animal nuisible que certains se plaisent à décrire. Il a un régime alimentaire diversifié, qui varie au fil des saisons – vers de terre, mollusques, insectes, amphibiens, micro-mammifères, charognes, fruits, bulbes et baies.

Il y a des mustélidés, qui ne sont pas des espèces chassables, qui sont appelés à subir le même sort. Quand je demande dans mon département combien il y a des fouines, personne n'est capable de me répondre. Mais un jour, il risque de ne plus y en avoir du tout. Certes, il ne s'agit pas d'une espèce aussi symbolique que les éléphants, que les tigres ou que les lions, mais c'est une espèce qui a un rôle dans la nature et que nous n'avons pas le droit de laisser disparaître. Je me ferai toujours l'avocate des espèces qu'on est en train de détruire. C'est une lourde faute d'accepter leur disparition.

Pour toutes ces raisons, j'estime que cet amendement a toute sa place dans cette loi.

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