Intervention de Thomas Toutain-Meusnier

Réunion du 8 mars 2016 à 17h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Thomas Toutain-Meusnier, délégué général de Durapole :

Durapole est une association loi 1901 créée en novembre 2009 à l'initiative de cinq chefs d'entreprise, de la ville de Paris et de la structure Scientipôle Initiative qui accompagne l'émergence de projets innovants, dans l'idée de fédérer les entreprises innovantes dans le domaine des écotechnologies en Île-de-France. Elle a deux missions principales : la promotion des innovations auprès des prescripteurs et l'accès au marché de ces innovations pour les PME.

Durapole fédère aujourd'hui une cinquantaine d'entreprises domiciliées en Île-de-France, avec un profil moyen de quinze à trente salariés, pour à peu près 1 million de chiffre d'affaires. Ces entreprises sont toutes reconnues pour leur activité d'innovation, que ce soit par le biais du statut de jeune entreprise innovante, la déclaration de crédit Impôt recherche (CIR) ou des distinctions dans différents concours, tels que celui du ministère de l'enseignement et de la recherche ou encore, dernièrement, une sélection de start-up en faveur de solutions pour le changement climatique, au cours de laquelle 200 PME ont été référencées, dont dix font partie du réseau de Durapole. Nos entreprises sont actives dans diverses filières, que je regrouperai dans les quatre grandes filières eau, air, énergie, déchets. Certaines entreprises, notamment dans les énergies renouvelables et la métrologie environnementale, sont présentes sur les cinq continents.

L'objectif de Durapole est de promouvoir ces acteurs, de leur donner des opportunités de démontrer la pertinence de leur activité, et de les amener à travailler ensemble car ces entreprises développent souvent des briques technologiques ou des solutions qui s'inscrivent dans un procès plus global.

En ce qui concerne le PIA, mon témoignage portera sur le dernier PIA sur l'eau et retracera les retours plus individuels de nos membres.

Nous avons essayé de monter un consortium sur l'appel à projets dans le cadre du PIA sur l'eau. Nous avons reçu un écho très favorable de la part de l'ADEME, depuis la note d'intention jusqu'aux questions complémentaires. L'agence nous semble être un opérateur tout à fait adapté pour le soutien à ce type d'appels.

Quatre entreprises de notre réseau souhaitaient répondre, pour un travail sur le traitement in situ des eaux usées en vue d'une réutilisation en activité maraîchère et urbaine. Le premier frein identifié a été le ticket d'entrée à 500 000 euros. Il a donc été créé un groupe de travail, piloté par le pôle, afin de trouver des acteurs complémentaires. Le consortium incluait alors la ville de Paris ainsi qu'un promoteur immobilier. Cependant, nous n'avons pu aller au bout de la réponse pour des questions de délai, la construction de ce consortium ayant pris du temps.

Si les PME ont vu dans ce programme une opportunité de promouvoir leur innovation, elles n'avaient pas la possibilité d'y entrer individuellement et se retrouvaient dès lors en position de sous-traitants pour des acteurs qui avaient, eux, le ticket d'entrée.

Par ailleurs, la formule de l'avance remboursable est également un frein pour les PME, surtout quand elle est à hauteur de 80 % du montant total de l'aide comme c'était le cas dans ce PIA.

Les PME ont donc besoin de plafonds plus bas pour devenir de vrais partenaires des projets. Elles ont aussi besoin d'un accompagnement à la structuration des projets, car elles n'ont pas forcément en interne les ressources nécessaires à ce type de montages qui sont chronophages. Il faut, enfin, continuer d'améliorer les relations avec les donneurs d'ordres.

En ce qui concerne les retours directs des PME, je rejoins ce qu'a dit M. Herrouin : les initiatives PME sont bien mieux dimensionnées, en termes aussi bien de montants que de délais, pour les PME, et nous avons d'ailleurs une PME qui a pu répondre sur le PIA biodiversité. Néanmoins, la question du travail collaboratif reste posée car la responsabilité est portée par une seule entreprise, ce qui peut être un frein à l'engagement de petites structures qui doivent supporter le risque des partenaires.

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