Je suis étonnée d'entendre les députés de l'UMP et de l'UDI choisir de citer M. François Hollande ; ils auraient pu se référer aux propos tenus par M. Nicolas Sarkozy lorsqu'il a créé l'actuelle procédure de nomination des présidents de l'audiovisuel.
Le 21 mai 2012, Mme Aurélie Filippetti, ministre de la culture et de la communication, a déclaré qu'il convenait de travailler à un nouveau mode de désignation des membres de la future autorité de régulation audiovisuelle, afin de garantir une plus grande indépendance du CSA vis-à-vis du pouvoir exécutif, soulignant que la réforme devait être prête avant le début de l'année 2013 pour qu'elle puisse s'appliquer à la nomination du nouveau président du CSA.
On ne pouvait qu'approuver ces déclarations, même si, au-delà du processus de nomination, il convient également de revoir les missions et la composition d'un véritable conseil national des médias, garant des missions de service public et chargé de favoriser la création – mais peut-être ces exigences seront-elles inscrites dans la loi sur l'audiovisuel qui est en préparation.
La réforme annoncée par la ministre n'ayant pu être examinée à temps, nous sommes obligés de procéder à la nomination du président du CSA dans le cadre imaginé par la précédente majorité de droite et que la gauche avait critiqué. C'est l'unique raison pour laquelle le groupe GDR sera amené à s'abstenir.
Monsieur Schrameck, je connais vos compétences et je sais votre engagement au service de l'État et de la République. Je suis certaine que, dans le cadre de vos futures responsabilités, vous serez à même de développer une démarche indépendante, impartiale et exigeante en matière audiovisuelle.
Vous avez évoqué l'éducation citoyenne, qui passe non seulement par des programmes destinés aux jeunes et par la régulation de leur accès à internet, mais aussi par la qualité des débats organisés sur les chaînes audiovisuelles. Or, cela a déjà été rappelé, elles sont souvent envahies par des experts au détriment de la confrontation d'idées, non seulement sur les questions économiques ou sociales, mais également sur les questions sociétales – ainsi, aucun débat approfondi n'a été organisé sur le mariage pour tous. L'audiovisuel public doit réaliser un effort en la matière.
Je tiens aussi à évoquer la place et l'image de la femme dans l'audiovisuel, qui n'évoluent pas autant qu'il le faudrait. Il ne s'agit pas uniquement du nombre de femmes journalistes à l'antenne mais du traitement de sujets concernant directement les femmes.
Quels sont, encore, vos objectifs en matière de programmation et de création ? Quelle est enfin votre vision de l'avenir de France 3, qu'il s'agisse de sa vocation de chaîne de proximité ou de l'éventuelle fusion de sa direction nationale avec celle de France 2 ?