Notre Commission mérite mieux, monsieur Salles, que des interventions purement politiciennes ; mieux vaudrait que nous nous consacrions au fond des dossiers.
J'ai apprécié, monsieur Schrameck, vous entendre exprimer votre attachement à l'éducation citoyenne et à la protection de la jeunesse et votre inquiétude devant la perte des repères. À cet égard, quelle est votre opinion sur l'omniprésence de la téléréalité ? Certes, le CSA édicte sans cesse de nouvelles recommandations à l'intention des producteurs, mais ces émissions à l'éthique plus que douteuse continuent de véhiculer des valeurs terrifiantes – loi du plus fort, individualisme, compétition forcenée, voyeurisme, encouragement au conflit, obsession pour la starisation, marchandisation de toute relation, réification des candidats et donc de l'humain… On ne peut prétendre que ces émissions sont sans conséquence sur la construction de l'individu et sur les rapports humains. Il est donc indispensable que, comme le prévoit judicieusement le projet de loi de refondation de l'école, les enfants reçoivent une éducation à l'image qui leur apprenne à distinguer le virtuel de la réalité. Le CSA ne pourrait-il contribuer à la protection des enfants en élaborant avec des associations de parents et des éducateurs le cahier des charges de ces émissions programmes ? Plus généralement, comment réguler l'omniprésence effrayante de la téléréalité ?