vérité et fraternité ». Je suis le père de Sonia, 22 ans, blessée au Comptoir Voltaire. Nous avons la chance qu'elle ait toujours été consciente et qu'elle ait donc pu nous prévenir qu'elle était en vie. À trois heures du matin, elle a ainsi pu nous indiquer qu'elle était dirigée vers la Pitié-Salpêtrière, où elle a été prise en charge, comme tous les blessés, sous un numéro. À ce sujet, si l'on peut admettre qu'il y ait eu, cette première nuit, un certain nombre de cafouillages, que dire du fait que, le lendemain et le surlendemain, certains blessés, ceux dans le coma notamment, n'avaient pas encore de nom ?
Je voudrais par ailleurs insister sur le manque de suivi après l'hospitalisation. Opérée à cinq reprises, ma fille a quitté l'hôpital au bout de trois semaines, sans que rien n'ait été prévu pour sa sortie, ni médicalement ni psychologiquement, et il a été très compliqué de trouver une cellule d'aide psychologique qui accepte de se déplacer à domicile pour l'aider, sachant qu'elle était dans un état de fragilité psychique qui l'empêchait de sortir.