Ainsi que vient de l'évoquer le directeur central, les HIA Bégin et Percy n'ont pas été saturés, mais ils ont été largement utilisés, bien au-delà de leurs capacités habituelles de fonctionnement. Je dirais qu'ils ont été utilisés à 100 % de leurs capacités et des moyens humains disponibles, lesquels se sont d'ailleurs mobilisés spontanément. Il faut bien mesurer que trente-cinq blessés sont arrivés à l'HIA Bégin en l'espace d'une heure et demie – en trois vagues avec un intervalle d'une demi-heure – et que, de ce fait, les blocs opératoires ont fonctionné sans discontinuer pendant près de trente-six heures, compte tenu du temps nécessaire pour assurer un triage secondaire des patients, procéder à leur évaluation au service des urgences et les transférer vers les blocs.
À un moment donné, il peut y avoir encore des capacités d'accueil et de médicalisation des patients en urgence, mais les capacités des blocs opératoires rencontrent, elles, une limite, dans la mesure où l'accomplissement des gestes chirurgicaux demande un certain temps, même s'il ne s'agit que de gestes de première intention ou de sauvetage. Il faut aussi tenir compte des temps de récupération des équipes chirurgicales, qui sont nécessaires. Nous avions d'ailleurs pré-alerté des équipes militaires de province afin qu'elles rejoignent éventuellement les hôpitaux parisiens, tout en sachant cependant qu'il fallait aussi conserver des réserves là où elles se trouvaient, au cas où d'autres attentats seraient survenus sur le territoire.