Intervention de Philippe Goujon

Réunion du 29 février 2016 à 18h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

J'exprime toute ma reconnaissance et mon admiration aux équipes qui sont intervenues à Paris dans des conditions aussi particulières et difficiles.

En temps normal, les hôpitaux de l'AP-HP font face à un afflux considérable de patients, notamment dans leurs services d'urgences. Ceux-ci sont saturés de manière quasi permanente. Même si chacun fait ce qu'il peut, il n'est pas rare que l'on attende jusqu'à six ou sept heures aux urgences dans les hôpitaux parisiens, par exemple à l'hôpital Georges-Pompidou, qui est situé dans l'arrondissement dont je suis maire. Comment peut-on concilier l'arrivée de blessés de guerre en grand nombre, comme cela a été le cas, avec l'afflux régulier de personnes qui réclament des soins aux urgences ? Dans un tel cas de figure, que deviennent les personnes qui ne sont pas prises en charge aux urgences ?

Les établissements hospitaliers qui ne relèvent ni de l'AP-HP ni du SSA n'ont presque pas été sollicités pendant cette crise. À ma connaissance, très peu de blessés – il serait d'ailleurs intéressant d'en connaître le nombre exact – ont été orientés vers ces établissements, alors qu'ils auraient pu les prendre en charge dans les mêmes conditions, sans bouleverser l'organisation générale des urgences. Pourquoi en a-t-il été ainsi ? Je soulève à nouveau cette question, car de nombreux médecins et responsables d'établissements hospitaliers parisiens se la posent. Ils ont attendu « l'arme au pied » – passez-moi l'expression – que des blessés arrivent, mais cela ne s'est pas produit, alors que certains hôpitaux de l'AP-HP étaient saturés.

Les chirurgiens des hôpitaux civils ne sont pas accoutumés à traiter des blessés souffrant de blessures de guerre. Existe-t-il une formation ou une préparation à la médecine de guerre pour le personnel hospitalier civil ? Si tel n'est pas le cas, a-t-il été décidé d'en mettre une en place, notamment depuis les attentats ? Le SSA, l'AP-HP et, le cas échéant, d'autres organismes coopèrent-ils en la matière ?

Les hôpitaux de l'AP-HP sont-ils eux-mêmes suffisamment protégés contre les risques d'attentat ? J'imagine que ceux du SSA le sont. Si un attentat se produisait dans un hôpital, la crise pourrait être encore beaucoup plus grave que celle que nous avons connue.

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