Intervention de Samia Maktouf

Réunion du 17 février 2016 à 16h15
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Samia Maktouf, avocate aux barreaux de Paris et Tunis :

La réponse est clairement non, parce que nous n'avons pas pu éviter et arrêter d'autres attentats.

Les personnes fichées « S » sont supposées être suivies mais ne sont pas judiciarisées – il faudrait un cours de droit pour expliquer pourquoi. On essaie certes de faire face, mais au coup par coup ; pardon de le dire, c'est du bricolage. Faut-il rappeler que Fabien Clain, qui n'est autre que le mentor de Mohamed Merah et la voix des attentats du 13 novembre, a envoyé deux personnes à Sid Ahmed Ghlam ? Il est dans la filière belge, il est partout ; c'est le fil conducteur de toutes les affaires terroristes que nous avons connues à ce jour. Il est en fuite. Il est apparu dans la première affaire, dont l'instruction a été bâclée. Elle n'a pas permis d'arrêter des terroristes en puissance alors qu'un oeil novice aurait pu conclure de l'examen de leur situation qu'ils allaient fatalement passer à une action armée. Les personnes impliquées dans les attentats du 13 novembre sont les mêmes protagonistes que ceux de l'affaire Merah – Sabri Essid, Corel, Fabien Clain, Megherbi, la liste est trop longue pour les citer tous. J'en veux pour preuve qu'après l'affaire Artigat 1, il y a maintenant une affaire Artigat 2.

Vous l'avez dit, monsieur le président, nous ne sommes pas ici pour pointer la responsabilité des uns et des autres mais pour tenter de savoir ce qui n'a pas marché, et pour essayer de prévenir.

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