J'ai été très touché par le témoignage que je viens d'entendre puisque je suis un peu dans le même cas. Je m'appelle Samuel Sandler. Mon fils a été tué à Toulouse, ainsi que mes deux petits-fils. J'en profite pour dire que je souffre de voir avec quelle approximation la presse a rendu compte du décès d'un professeur et de trois élèves. Lorsque l'on est à l'extérieur de l'école, que l'on est en train d'attendre une navette et que l'on tient par la main un enfant de trois ans et un autre de cinq ans, il ne peut s'agir d'élèves d'un lycée. C'est bien un père que l'on a visé. Et l'assassin a bien vu qu'il y avait ses deux enfants à côté de lui.
Vous aurez remarqué que je ne prononce jamais le nom de l'assassin. Il ne faut pas y voir de la superstition. Si je prononçais son prénom et son nom, cela reviendrait à lui donner une certaine étincelle d'humanité, ce que je me refuse de faire. C'est pourquoi je parle toujours de « l'assassin de mes enfants » – les avocats ont très bien répondu sur l'aspect du loup solitaire.
Chaque attentat efface le précédent. Pourtant, la douleur est toujours là.