Intervention de Michèle de Kerckhove

Réunion du 17 février 2016 à 16h15
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Michèle de Kerckhove, présidente de l'Institut national d'aide aux victimes et de médiation, INAVEM :

Nous allons commencer à le faire, mais il me semble que la justice et le secrétariat d'État chargé de l'aide aux victimes — qui n'est pas le secrétariat d'État chargé des victimes — ont des rôles un peu différents. Comme le disait tout à l'heure M. Gicquel, l'interministérialité est nécessaire, parce que tous les ministères peuvent être concernés lorsqu'il y a un accident collectif grave, un risque sériel ou un attentat. Il faut coordonner les actions de tous ces ministères, et la justice n'avait sans doute pas l'autorité suffisante pour le faire, que ce soit au niveau de la santé, du transport ou de l'intérieur. Ce secrétariat d'État étant placé sous l'autorité du Premier ministre, il permettra peut-être de coordonner plus facilement l'action des différents ministères.

Notre présence sur le terrain et notre réactivité sont notre particularité. Dès qu'il se passe quelque chose dans un département — il y a eu beaucoup d'attentats à Paris, mais il y en a eu aussi ailleurs, comme à Toulouse —, nous intervenons et mobilisons les acteurs pour qu'ils se portent le plus rapidement possible au côté des victimes.

Depuis le mois de janvier, nous avons oeuvré à la Chancellerie, avec la FENVAC, à la création du dispositif qui a donné naissance à la cellule interministérielle d'aide aux victimes. Cette cellule, qui a été mise en oeuvre pour la première fois, est certes perfectible à bien des égards, mais elle est un premier pas qui nous permettra d'être plus opérationnels, plus réactifs, et de répondre beaucoup mieux aux demandes des victimes.

Il a été question tout à l'heure des victimes du terrorisme à l'étranger. L'INAVEM est membre d'un réseau européen. Dès que nous avons connu la nationalité des victimes européennes, nous nous sommes mis en relation avec nos homologues européens pour qu'ils les prennent également en charge.

Le modèle français de l'aide aux victimes est envié à l'étranger, et nous tâchons de l'exporter. Une directive européenne d'octobre 2012 sur l'aide aux victimes s'en est inspirée et des visiteurs du monde entier viennent régulièrement étudier notre modèle : les liens que nous nouons ainsi nous permettent de créer des réseaux facilitant la prise en charge des victimes.

Bien entendu, nous participons au dispositif d'urgence d'aide aux victimes en France, mais nous intervenons dans la proximité et surtout dans la durée, avec des professionnels qui sont présents tant que les victimes en ont besoin.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion