Intervention de Sabrina Bellucci

Réunion du 17 février 2016 à 16h15
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Sabrina Bellucci, directrice générale de l'INAVEM :

J'entends bien que nous partons d'une page blanche à chaque événement, mais c'était notre deuxième expérience. La cellule interministérielle d'aide aux victimes a travaillé par deux fois, au mois de janvier et au mois de novembre. Ce qui veut dire que l'on a tiré les leçons du mois de janvier, qui ont mis beaucoup de temps à être entendues et appliquées. Autrement dit, rien n'a été fait, que ce soit en matière de formation ou d'exercices pratiques, pour que nous soyons capables de bien travailler ensemble.

Je le dis d'autant plus sereinement que nous avons fait remonter cette remarque à notre ministère de tutelle. Nous avons dit clairement qu'il semblait important que les professionnels volontaires mobilisés de tous les ministères soient formés à l'écoute. Nous ne donnons pas que des éléments de langage, nous ne sommes pas des singes savants qui se contentent de donner des informations. Nous avons en ligne des gens qui recherchent leurs proches, qui sont en état de stress et d'angoisse. On ne dit pas « Bonne soirée » à une personne en quête d'un proche. Il faut que les gens soient formés à répondre à de tels appels. C'est un métier.

En 2015, la CIAV a malheureusement travaillé par deux fois. On aurait pu organiser des formations interministérielles pour tous les volontaires, afin qu'ils oeuvrent dans la même direction. Je l'ai dit par deux fois, la première juste après des attentats de janvier, la seconde au mois de novembre. Quand allons-nous nous former tous ensemble et faire des exercices ? Une crise, cela s'anticipe et on s'y prépare. Les militaires le savent bien ; les plans blancs, les plans rouges, cela existe. Pourquoi pas des exercices en matière de prise en charge des victimes ? Nous le devons aux victimes. Nous qui avons été dans l'action, tous autant que nous sommes, nous nous devons de rectifier le tir et d'améliorer notre action tous ensemble.

Enfin, il faut le dire, tout professionnels de l'aide aux victimes que nous soyons, mobilisés de façon volontaire, nous avons tous été aussi un peu perdus. Notre façon de faire, chacun avec sa propre organisation, a fait qu'il n'existait pas un cadre d'intervention homogène nous regroupant tous sous l'égide d'un même pilote.

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