Intervention de Valérie Pecresse

Réunion du 23 janvier 2013 à 16h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Pecresse :

Pardonnez-moi de commencer par une réaction aux paroles de M. Muet. Si réécrire l'histoire à sa convenance est une pratique adoptée par certains régimes, je rappelle quand même que, l'année dernière, à la même place que M. le ministre, j'annonçais 5,2 % de déficit au lieu de 5,6 %, donc beaucoup mieux que prévu dans la loi de finances. J'annonçais aussi une baisse nette des dépenses des administrations publiques. Je me satisfais des perspectives en ligne avec les prévisions qu'annonce M. le ministre du budget. Je suis très heureuse qu'il ait, pour ainsi dire, reconduit certaines des mesures de très bonne gestion de la dépense publique qui avaient été mises en place sous les ministères successifs d'Éric Woerth, de François Baroin et de moi-même.

Permettez-moi de sourire, monsieur le ministre, en me souvenant de votre regard très dubitatif quand, lors de la présentation du projet de loi de finances initiale pour 2012, nous avions démontré qu'il y avait un problème d'effet base de l'IS et que, vraisemblablement, nous n'avions pas encore retrouvé le niveau d'IS précédant la crise. Beaucoup de doutes s'étaient exprimés sur les bancs de l'opposition d'alors sur la possibilité de rétablir un impôt sur les sociétés. Finalement, nous n'avions peut-être pas tout à fait tort d'être optimistes sur la reconstitution en cours des bases de l'IS. Il n'est pas spécialement glorieux de rappeler ces souvenirs d'ancienne combattante, mais M. Muet m'a lancée sur le sujet de la gestion de 2011.

D'ailleurs, je préfère me projeter dans l'avenir à travers deux questions qui me tracassent, même si elles ne sont pas vraiment liées à l'exécution du budget 2012. La semaine dernière, l'Allemagne a révisé ses prévisions de croissance à 0,4 %. Pensez-vous, monsieur le ministre, que la France a réellement des chances de faire mieux en 2013 ? Comptez-vous présenter rapidement un collectif revoyant les prévisions de croissance de 0,9 à 0,2 ou 0,3 %, ce qui me paraît beaucoup plus pertinent et probable compte tenu des prévisions de l'Allemagne. Or si nous le faisions, cela voudrait dire qu'il manquerait, dès le mois de janvier, 5 milliards d'euros pour l'exécution du budget 2013, ce qui serait une source de préoccupation pour la représentation nationale.

Par ailleurs, le financement des mesures de la conférence sur la pauvreté ne m'apparaît pas très clairement.

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