Intervention de Christian Bataille

Réunion du 12 décembre 2012 à 17h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Bataille, député, vice-président :

Je tiens à saluer ici le dévouement des membres de la CNE et la qualité du travail qu'ils ont réalisé depuis la création de la commission qui a été une innovation de la loi de 1991. Il me semble que peu de sujets ont fait l'objet d'un suivi aussi minutieux, sur le long terme, par le Parlement, que celui permis, pour la recherche sur les déchets radioactifs, par votre audition annuelle.

Je voudrais revenir sur les différents axes de recherche prévus par la loi du 30 décembre 1991. Celui relatif au stockage souterrain concernait, essentiellement sinon exclusivement, les déchets HAVL. Je rejoins donc les préventions du président Duplessy vis-à-vis du stockage des bitumes. L'intérêt général n'étant pas forcément identique à celui des industriels, le stockage souterrain ne doit pas devenir une manière d'aubaine pour ces derniers. Une seconde voie de recherche, relative à l'entreposage en surface ou en sub-surface, serait probablement la réponse à un certain nombre de déchets à vie longue qui présentent une concentration moindre en éléments radioactifs. Le troisième axe, relatif à la séparation et à la transmutation, avait pour objet de laisser ouverte une voie de recherche fondamentale permettant d'envisager l'élimination des déchets par des moyens scientifiques, ou du moins la réduction de leur durée de vie, de leur toxicité et de leur volume.

Quant aux Américains, il convient de rappeler qu'après avoir dépensé une fortune sur le projet de Yucca Mountain, ils y ont renoncé en raison de l'opposition d'un gouverneur du Nevada devenu Speaker du Sénat, alors même qu'ils sont confrontés à un volume considérable de déchets du fait de leur décision d'arrêter le retraitement.

S'agissant d'EDF, je suis toujours un peu choqué que le projet STI puisse être comparé à celui de l'Andra, alors que seule cette dernière a pour mission de veiller au stockage des déchets. M. Henri Proglio, mal conseillé, s'est hasardé à proposer un projet moins coûteux, en mettant en cause la réversibilité. S'il ne faut, bien entendu, pas gaspiller l'argent, il convient de rappeler que la sûreté du stockage n'a pas de prix. Estimez-vous qu'EDF adhère à présent au projet de l'Andra ?

Enfin, concernant Astrid, je souhaite rappeler que ce projet ne remet pas en cause les réacteurs de générations précédentes. Il est d'ailleurs possible que d'ici une trentaine d'années des réacteurs de troisième et quatrième génération soient construits simultanément.

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