Aujourd'hui, la structure économique et les perspectives de croissance sont des facteurs positifs pour la France. Nos dernières analyses mettent en évidence une reprise de l'activité qui, si elle ne fait aucun doute, se met en route à un rythme plus lent que chez la plupart de nos voisins européens, y compris ceux qui n'étaient pas parmi les plus affectés par la crise financière.
Le facteur constitué par les comptes extérieurs est neutre. Il résulte de l'analyse de la balance des paiements et de sa construction, notamment en termes de transactions courantes. Il s'agit notamment de la capacité de l'économie à exporter, un ressort qui nous paraît s'être amélioré récemment pour la France, étant précisé qu'il dépend de plusieurs facteurs et a bénéficié d'une part de la conjoncture favorable constituée par le niveau de l'euro par rapport au dollar et par le prix du pétrole, d'autre part de facteurs plus structurels, à savoir l'amélioration de la compétitivité des entreprises françaises. On a noté un léger relèvement du taux de marge des entreprises françaises, en deux étapes : d'abord une stabilisation en 2014, puis un léger relèvement en 2015. Par ailleurs, il est important de noter que la part de la France dans le commerce mondial, qui a fait l'objet d'un déclin structurel pendant plusieurs décennies, s'est stabilisée au cours des douze à dix-huit derniers mois.
Le facteur constitué par le cadre budgétaire, la dette et le risque hors bilan est sans doute celui donnant lieu à l'analyse la plus connue. Il est également neutre. Il s'agit d'examiner les déficits publics et le niveau d'endettement, ainsi que les possibles appels sur le budget de l'État – les risques hors bilan –, en considérant par exemple l'éventuelle fragilité du secteur financier dans certains pays. On utilise pour évaluer les systèmes bancaires une échelle graduée de un à dix, le Banking Industry Country Risk Assessment (BICRA), où 1 est le risque le moins élevé et 10 le plus élevé. Sur cette échelle, les banques françaises sont au niveau de trois, ce qui signifie qu'elles présentent un niveau de risque relativement faible.
Le dernier facteur, celui de la flexibilité monétaire est positif, et prend en compte la capacité de la Banque centrale à gérer la devise et à atteindre ses objectifs, notamment en termes d'inflation et de transmission des flux financiers dans l'économie. Dans ce cadre, nous examinons aujourd'hui les actions de la Banque centrale européenne visant à défendre la croissance et à atteindre ses objectifs d'inflation, ainsi que les différentes actions menées à l'intérieur de la zone euro pour améliorer les processus de transmission de la monnaie via les banques et les différents acteurs de la zone, mais aussi entre les différents pays de la zone euro. Ainsi, la crise des dettes souveraines avait mis à mal la transmission monétaire, qui a aujourd'hui retrouvé un fonctionnement normal, en grande partie grâce à l'action de la Banque centrale.