Intervention de Maria Malas-Mroueh,

Réunion du 1er mars 2016 à 18h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Maria Malas-Mroueh, :

Chez FitchRatings, nous prenons en compte les actifs de quatre façons différentes. Premièrement, nous prenons en compte la richesse des ménages français de façon indirecte, c'est-à-dire par le biais de leur effet sur la stabilité de l'économie. Nous estimons en effet que l'une des caractéristiques principales de la France réside dans le fait que les ménages sont peu endettés et ont un niveau d'épargne élevé, ce qui contribue à la stabilité macroéconomique – qui, elle, est directement prise en compte dans nos ratings. Ainsi, durant la crise financière de 2008-2009, la récession française a été beaucoup moins forte que dans d'autres pays, ce que l'on explique par le fait que la consommation privée est restée positive grâce au montant élevé de l'épargne et au faible endettement des ménages français par rapport à leurs voisins européens.

Deuxièmement, nous prenons en compte des actifs liquides dans le calcul de deux types de ratios. Pour le calcul des ratios de dette externe de la France, nous prenons pour base la dette brute externe d'une part, les actifs financiers et liquides d'autre part. Pour ce qui est de la dette publique, nous nous référons à une mesure de la dette nette, obtenue en soustrayant de la dette brute, les actifs liquides : les participations dans les entreprises stratégiques ne seront donc pas prises en compte.

Troisièmement, dans le cadre des discussions que nous avons régulièrement avec les autorités françaises, nous évoquons les plans de privatisation des différents actifs publics, mais nous n'incorporons ces éléments que si les plans de privatisation en question sont détaillés et imminents ; à défaut, nous évitons de prendre ces éléments en compte, dans un souci de cohérence.

Quatrièmement, la richesse des ménages et leur taux d'épargne élevé jouent un autre rôle indirect dans notre notation, dans la mesure où ils ont un impact sur le secteur bancaire : nous estimons que grâce aux dépôts bancaires des épargnants, l'État français n'aura pas besoin de recapitaliser les banques françaises, ce qui constitue une force en matière de notation.

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