Précisément, nous ne sommes pas commissaires aux comptes, donc pas responsables de la véracité des comptes publics sur la base desquels nous établissons nos notations. Ainsi, Eurostat a révélé que les comptes soumis par la Grèce pour entrer dans la zone euro en 2000, qui avaient été examinés par cet organisme ainsi que par la Banque centrale européenne, contenaient un certain nombre d'inexactitudes. J'insiste sur le fait que notre travail ne consiste pas à vérifier les comptes qui nous sont soumis.
Par ailleurs, comme l'a dit Patrice Cochelin, nous ne sommes pas le seul indicateur de marché auquel les investisseurs puissent se référer pour obtenir un avis sur la qualité de crédit de tel ou tel émetteur, qu'il s'agisse d'un souverain ou d'une entreprise. Il nous arrive d'ailleurs fréquemment d'être en désaccord avec d'autres indicateurs de marché au sujet de la note attribuée à un émetteur. Vous nous avez demandé quel était notre rôle : il est modeste, et consiste essentiellement à essayer de fournir aux investisseurs – qu'il s'agisse d'institutionnels ou de fonds de gestion – des indications sur ce que nous estimons être la qualité de crédit de certains émetteurs.
Vous avez évoqué les particuliers, or nous ne nous adressons qu'aux marchés obligataires : le marché des actions ne nous concerne absolument pas.