Intervention de Patrice Verchère

Réunion du 8 mars 2016 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Verchère :

Je vous remercie de m'avoir invité, en ma qualité de président du groupe d'amitié France - Monténégro, pour entendre ce compte - rendu de mission en Serbie et au Monténégro.

Pour m'être rendu au Monténégro avec le groupe d'amitié à plusieurs reprises – la dernière fois en juin dernier – et pour recevoir régulièrement des parlementaires et des ministres monténégrins de passage en France, je trouve que votre communication reflète bien la situation. La difficulté actuelle est cette tension entre le Premier ministre et le Président du Parlement – qui n'est pas membre du parti majoritaire –, alors qu'ils étaient liés par un accord depuis dix-huit ans. C'est un peu dû à leurs histoires familiales, comme souvent dans les petits pays.

Il y a tout de même des divergences notables à propos de l'entrée dans l'OTAN : certains veulent absolument y adhérer, y voyant une porte d'entrée dans l'Union européenne, même si je leur ai dit que ce n'est pas forcément le cas ; d'autres, plutôt pro-russes, sont farouchement opposés à cette entrée dans l'OTAN ; d'autres enfin, jouent un jeu politique, sentant la population un peu tiraillée. Je crois d'ailleurs que des manifestations ont lieu depuis décembre à ce propos, notamment à Podgorica.

Cette jeune démocratie pays a effectivement accompli beaucoup d'efforts en dix ans mais je rejoins Yves Fromion : l'Europe demande beaucoup et le Monténégro est un petit pays qui ne peut atteindre la qualité d'administration exigée. Les Monténégrins sont d'ailleurs demandeurs de formations pour leur personnel et de renforcement des liens administratifs avec les États membres de l'Union européenne, notamment à travers des visites en France, y compris dans nos assemblées parlementaires.

Par ailleurs, il est vrai que le Monténégro n'est pas complètement au clair en ce qui concerne la corruption, mais c'est un jeune pays qui a effectué de gros efforts en matière économique.

Il possède en outre de vrais atouts, en particulier l'agriculture biologique. C'est l'un des premiers pays à avoir inscrit la dimension environnementale dans sa Constitution, vous l'avez rappelé, madame la Présidente.

Quand les Monténégrins auront compris qu'ils doivent protéger leurs magnifiques côtes, un autre atout formidable sera le tourisme. Ils sont très intéressés par notre loi littoral, car, par le passé, tout et n'importe quoi a été fait. Les sports de nature peuvent aussi être développés car ils possèdent le plus grand canyon d'Europe. L'aspect économique ne m'inquiète pas ; avec le soutien de l'Europe, de vraies possibilités existent. Des consortiums internationaux investissent déjà, notamment dans les bouches de Kotor – un grand complexe de luxe est en train de se monter sur l'ancienne base des sous-marins de Tito.

Le plus gros problème, je le répète, est la capacité à se former des fonctionnaires de haut niveau.

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