Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 8 mars 2016 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, présidente :

C'est de la prospective ; on ne peut pas s'adresser à un gouvernement qui n'existe pas encore.

Dans une autre vie, j'ai travaillé dans l'humanitaire. Il est facile de se défausser suer Daesh, mais n'oublions pas que les trafiquants d'êtres humains, qui exploitent la misère, sont de la même origine que leurs victimes – ceux qui font traverser le désert aux Sénégalais sont des Sénégalais. Les réalités du terrain sont bien plus compliquées que les slogans. Ces considérations ne résolvent rien mais il faut les avoir en tête.

Une réflexion plus large serait nécessaire. Je rejoins M. Roumégas sur son constat d'une « Europe-forteresse » et je rappelle à mon tour que les Occidentaux portent une responsabilité désolante dans la situation des pays en crise : les Américains pour ce qui concerne l'Irak, les Européens pour ce qui concerne la Libye. L'opération Barkhane a accentué la « clochardisation » des Touaregs vivant aux confins de la zone saharienne, alimentant les itinéraires de radicalisation au profit de Daesh.

L'opération Sophia, tout en présentant de l'intérêt – les rapporteurs l'ont remarquablement expliqué –, montre des limites importantes et ses résultats ne sont pas à la hauteur. Une fois de plus, on s'attaque au plus visible mais pas forcément au plus dangereux.

J'ai donc déposé trois amendements à la proposition de conclusions, pour insister sur la nécessité du passage indispensable par l'ONU et pour manifester notre solidarité à l'égard des réfugiés. La solution n'est pas de les rejeter en Méditerranée et elle n'est pas non plus uniquement militaire. Les Italiens restent d'ailleurs extrêmement inquiets.

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