Intervention de Dr Valérie Blandin-Matas

Réunion du 1er mars 2016 à 16h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Dr Valérie Blandin-Matas, consultante au sein du cabinet Quo valis Santé :

e peux vous offrir sur la question de l'hospitalisation à domicile une vision transversale, fruit de ma triple formation, puisque, médecin, je suis également diplômée d'une école de management des entreprises de santé et j'ai dirigé pendant plus d'une dizaine d'années des structures de soins à domicile. Cela m'a permis d'acquérir une solide culture réglementaire dans le domaine de la santé, indispensable lorsqu'il s'agit de développer de nouveaux modèles et de nouveaux outils.

Consultante depuis plus de cinq ans, j'accompagne aujourd'hui les industriels pour mettre en oeuvre de nouvelles technologies et je suis amenée à être en contact avec l'ensemble des acteurs de la prise en charge médicalisée à domicile, que ce soit les structures d'HAD, les prestataires de santé à domicile ou les intervenants libéraux, infirmières, médecins traitants et spécialistes. J'ajoute, par parenthèse, que je vis également l'hôpital à travers mon mari, chef de service des urgences de son établissement et président de la commission médicale d'établissement (CME).

Cette pluralité d'approches me conduit à m'intéresser tout particulièrement à la manière dont l'HAD se positionne dans son environnement. Lorsque l'on regarde la manière dont évolue l'hôpital, on ne peut en effet concevoir que l'HAD – qui est une forme d'hospitalisation – n'évolue pas avec lui. Or on constate qu'elle ne se développe pas autant qu'elle le devrait.

J'aborderai la question sous un autre angle car, si l'HAD semble stagner quelque peu, les expériences de prise en charge à domicile, elles, se multiplient et, à l'exemple du programme d'accompagnement du retour à domicile (PRADO), elles ont montré leur capacité à se développer. Je pense notamment aux prestataires de santé à domicile, qu'il ne faut pas opposer à l'HAD mais considérer comme complémentaires.

J'ai eu la chance dans les années quatre-vingt-dix d'être à l'origine du développement de ce secteur, qui n'était rien d'autre qu'une somme de « quincailleries médicales » avant de se transformer, en une vingtaine d'années, en véritable acteur de santé, capable de prendre en charge les patients en s'appuyant sur des technologies de plus en plus complexes et avec un niveau de sécurité croissant. J'en veux pour preuve la sortie de la future liste des produits et prestations (LPP) sur la prise en charge des perfusions à domicile, qui confère aux prestataires un degré de compétence supplémentaire et va les obliger au même titre que les pharmaciens d'officine à assumer de nouveaux actes.

Il serait donc trop restrictif de ne considérer que l'évolution de l'HAD, d'autant que les acteurs impliqués dans les soins à domicile – infirmières libérales et médecins traitants – sont les mêmes en HAD ou dans le cas de recours à des prestataires.

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