Votre question est essentielle, mais que doit-on comparer ? Aujourd'hui, après une opération chirurgicale, on peut, au lieu de rester hospitalisé, repartir chez soi le soir même ; encore faut-il être accompagné et suffisamment vaillant, ce qui n'est pas toujours le cas. Le choix entre les différents schémas est donc une question d'efficience. Dans le cas de certains soins lourds, complexes et réalisés dans le cadre d'un parcours coordonné, la prise en charge est telle que, sans l'HAD, les patients devraient être hospitalisés à nouveau.
Je plaide donc pour repenser les soins à domicile hors des schémas traditionnels obsolètes, puisque ce sont souvent, je le répète, les mêmes acteurs qui interviennent quel que soit le cadre. Tantôt ce sera au prestataire d'intervenir, tantôt le patient relèvera de l'HAD. Je pense en particulier aux pathologies chroniques comme l'insuffisance respiratoire. Il arrive aux malades appareillés sous oxygène par les prestataires de décompenser et de devoir se rendre aux urgences. Pour l'éviter, les urgentistes rêveraient que soit mise en place une structure de télésanté permettant de surveiller la saturation à distance. Au lieu de quoi, les malades dont l'état s'aggrave sont parfois placés en HAD, et désappareillés par le prestataire si celui-ci ne travaille pas avec la structure d'HAD qui assume la nouvelle prise en charge. En définitive, cela nuit au patient et n'est pas efficient. D'où mon obsession de ne pas opposer les structures. Le rapport de la Cour des comptes parle de concurrence entre les structures mais, aujourd'hui, tout le monde ne peut pas se payer le nec plus ultra, et l'important est de déterminer pour chaque patient et chaque pathologie le cadre de soins acceptable et approprié.