Les médecins de l'HAD exercent pour moitié environ à temps partiel – à 60 % – et pour moitié à temps plein. L'idéal est naturellement de s'appuyer sur des médecins qui exercent à la fois en hôpital avec hébergement et dans le secteur de l'hospitalisation à domicile, mais qui connaissent aussi les réseaux multithématiques. La mutualisation entre l'HAD et les réseaux est cruciale, en effet, car c'est là que se produit la confusion, bien davantage qu'avec les autres partenaires hospitaliers.
Précisons que l'HAD ne recrute pas des médecins hospitaliers lambda, mais uniquement des médecins qui connaissent parfaitement l'offre de services de soins de première ligne et de soins à domicile. En effet, les médecins n'ayant exercé qu'en hôpital ne sont pas forcément les plus aptes à travailler en HAD. D'autre part, nous tâchons de recruter des médecins possédant des champs d'expertise variés – dermatologie, soins palliatifs, cancérologie, hématologie, gériatrie, pédiatrie – afin de partager les spécialisations disciplinaires pour mieux répondre à la diversité des patients pris en charge en HAD. Ainsi, un médecin dermatologue maîtrisant parfaitement la technique des pansements complexes saura également gérer les actes de nutritions parentérales et les soins palliatifs.
Permettez-moi de revenir sur la question des besoins. Demandons-nous avant tout si nous sommes en mesure d'évaluer les besoins des populations qui relèvent de notre champ d'intervention ; précisons d'autre part que ces besoins varient profondément d'une partie du territoire à l'autre – entre la Seine-Saint-Denis et le 15e arrondissement de Paris, par exemple. Or, la répartition actuelle des services ne correspond pas aux besoins de la population. Ainsi, les unités de soins d'HAD qui interviennent dans le 15e arrondissement n'ont aucune peine à obtenir des places en service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) tant l'offre est importante. À Saint-Denis ou à Colombes, en revanche, les relais sont très difficiles car l'offre ne correspond pas aux besoins. Hélas, les services de soins de première ligne ne sont pas aujourd'hui en mesure de déterminer précisément les besoins auxquels ils doivent répondre, car chacun d'entre nous dispose d'outils d'évaluation différents qui, outre qu'ils ne sont pas validés, ne permettent pas de faire remonter les informations. Il est donc indispensable de créer un outil d'évaluation des besoins qui soit commun à l'ensemble des services de soins de première ligne, comme c'est le cas dans d'autres pays, en s'appuyant sur des observatoires territoriaux et une échelle géographique pertinente – sans doute infradépartementale plutôt que départementale. Nous serions dès lors mieux équipés pour déterminer quels sont les besoins en HAD et, ainsi, accroître notre activité.