Intervention de Matthieu de Stampa

Réunion du 1er mars 2016 à 16h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Matthieu de Stampa, président du comité consultatif médical de l'HAD de l'AP-HP :

La moitié de nos patients adultes sont des personnes âgées de plus de soixante-quinze ans, dont un quart font l'objet d'une hospitalisation de longue durée qui nécessite plusieurs passages par jour, voire une présence permanente, car ces patients se caractérisent par d'importants taux de morbidité et de lourdes incapacités fonctionnelles. Or, dans ces cas, aucun relais n'est possible : les SSIAD sont des structures trop légères ; en revanche, si ces interventions sont indispensables, elles demeurent « de confort » et ne s'apparentent pas à des soins palliatifs. La prise en charge de ces pathologies chroniques – y compris des phases les plus aiguës – nécessite un lourd investissement de notre part sans que nous puissions en modifier la tarification, ce qui explique qu'elles soient mal rémunérées. Or, très souvent, ces patients souhaitent rester chez eux et ne le pourraient pas sans l'HAD. Ajoutons que la part de cette population augmente significativement d'une année sur l'autre. L'HAD permet désormais de bien les traiter, raison pour laquelle nos collègues hospitaliers qui exercent en gériatrie nous proposent de les prendre en charge afin de libérer des lits. Pour autant, notre réponse ne se fait pas sans hésitations.

D'autre part, l'HAD se trouve dans une position d'ouverture stratégique entre l'hôpital et la médecine de ville par la fonction d'évaluation et d'orientation qu'elle exerce. L'hôpital fait appel à nous pour que nous déterminions si les patients qu'il nous réfère relèvent ou non de l'HAD. Pour 25 % d'entre eux, ce n'est pas le cas ; nous procédons toutefois à leur évaluation, et cette tâche n'est pas rémunérée. Autrement dit, nous faisons office de guichet intégré parce que notre connaissance de l'offre de services nous permet d'orienter les patients vers un SSIAD, une infirmière libérale ou encore un kinésithérapeute selon les cas. Nous ne nous contentons pas de prendre en charge ceux des patients âgés et affectés par des pathologies multiples à qui l'HAD convient ; nous évaluons aussi – sans rémunération, je le répète – les autres afin de les aiguiller vers le service le plus adapté.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion