En l'état, les choses se passent ainsi : nous sommes saisis d'un dossier que notre infirmière d'évaluation examine, puis une réunion est organisée pour déterminer si le patient concerné relève de l'HAD ou d'un autre service. Or, comme je l'indiquais, un quart de ces dossiers ne donnent pas lieu à une HAD – soit parce que les conditions ne sont pas réunies, soit parce que le patient change d'avis, ou encore parce qu'il décède ou parce que sa pathologie s'aggrave, par exemple. Quoi qu'il en soit, cette activité d'évaluation est substantielle et chronophage et, pourtant, elle n'est pas rémunérée.
Si je suis assez optimiste concernant le recours à l'HAD dans les années à venir, c'est parce que nous avons entrepris depuis deux ans de formaliser les partenariats entre intervenants. Nous nous sommes aperçus voici quelques années que la décision de prise en charge en HAD dépendait essentiellement d'une personne, qu'il s'agisse d'une assistante sociale, d'un cadre ou d'un médecin. Nous élaborons désormais des protocoles de prise en charge permettant, à l'issue d'une rencontre avec l'ensemble de l'équipe pluridisciplinaire de l'hôpital prescripteur, de déterminer au plus vite le parcours à suivre : dès son entrée à l'hôpital, en effet, le patient doit pouvoir envisager l'HAD. Nous savons ensuite, le cas échéant, transférer les protocoles hospitaliers à domicile, notamment en post-chirurgie. En clair, cette méthode nous permet d'identifier rapidement les patients pouvant être pris en charge en HAD et nous évite d'effectuer des évaluations parfois redondantes.