Merci de votre invitation. Pour ma part, je travaille depuis trente ans dans les activités de taux, je suis presque né avec la dette et je connais bien les SVT.
Je représente aujourd'hui la banque HSBC France, issue du rachat par HSBC du Crédit commercial de France (CCF). En 2000, il a été décidé de conserver les activités de taux en euro à Paris, et l'ensemble du dispositif de la plateforme euro rates pour HSBC, soit vingt-cinq traders, y est installé.
Nous sommes primary dealers – ou SVT – pour l'ensemble des marchés de dette de la zone euro. Nous faisons partie des rares établissements ayant ce rôle auprès de tous les pays de la zone euro, et notre force de distribution est constituée de commerciaux répartis partout dans le monde : en Asie – notre établissement principal est à Hong Kong – à Londres et en Europe.
C‘est pour nous une activité importante, tout comme l'est notre relation avec l'AFT. Nous avons toujours considéré le Trésor français comme un précurseur. C'est probablement l'une des équipes les mieux organisées de toutes celles qu'il nous est donné de côtoyer, toujours très innovante et proche des besoins des clients.
Il s'agit d'un marché de gros : l'essentiel de nos clients gère de l'argent pour le compte d'autrui, notamment des fonds de pension ou des caisses de retraite. Mon expérience au sein de différents établissements m'a enseigné qu'il est essentiel de placer cette dette auprès d'une clientèle qui, dans sa grande majorité, est non-résidente. Rappelons que 63 % de la dette est aujourd'hui détenue à l'étranger, même si les choses sont en train de changer. En 2015, la dette se place beaucoup en zone euro, notamment auprès de la Banque centrale européenne (BCE). Près de 70 % des achats nets de dette française ont été réalisés par des entités publiques : banques centrales ou entités gérant de l'argent pour le compte d'États.