Intervention de Raoul Salomon

Réunion du 9 mars 2016 à 18h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Raoul Salomon, responsable des activités de marché pour Barclays en France :

Je participe au club des SVT dans de grands établissements depuis vingt-cinq ans, tout d'abord au sein de la Caisse des dépôts, et aujourd'hui au sein de la Barclays, banque anglaise qui fait partie des SVT depuis 1998. L'essentiel de nos activités de trading se situe à Londres et à New York, et notre force de vente est répartie dans presque toutes les grandes places financières, dont Paris.

Il est absolument essentiel d'être SVT de l'État français car la France a une tradition de modernité. Elle a été la première à émettre une obligation d'État à trente ans dans ce qui allait devenir la zone euro ; la première à émettre une obligation démembrée, ou STRIPS (Separate Trading of Registered Interest and Principal of Securities) ; la première à proposer des obligations indexées sur l'inflation. Chaque fois, la France a été moteur de l'innovation financière, c'est pourquoi le fait d'être SVT est un signal très fort : cela nous aide à investir d'autres marchés. Cela montre aussi à nos clients que nous sommes une maison très forte sur le fixed income, c'est-à-dire les investissements permettant d'obtenir des revenus fixes, comme les obligations. Il est donc pour nous extrêmement important d'avoir des relations très proches avec l'Agence France Trésor.

M. Motte notait que les deux tiers de la dette française sont détenus à l'étranger. Cela ne doit pas nous étonner : un pays qui connaît un déficit courant doit importer de l'épargne, il faut aller la chercher à l'étranger car si nous demandions à des investisseurs français d'acheter cette dette, cela produirait un effet d'éviction non négligeable sur d'autres placements.

Par conséquent, il est essentiel de couvrir tout type d'investisseur. M. Motte expliquait que nous étions des grossistes : il faut à tout moment pouvoir couvrir des banques japonaises, des assureurs japonais, des banques centrales, des hedge funds ou des gestionnaires d'actifs anglais, car ces investisseurs peuvent à tout moment avoir des intérêts divergents. C'est ainsi que nous pouvons placer la dette française de la meilleure façon.

L'État français a une dette importante, et le secteur public est également un important émetteur de dette. Le fait d'être proche du Trésor nous aide dans nos relations avec ces agences émettrices de dette.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion