Intervention de Thomas Spitz

Réunion du 9 mars 2016 à 18h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Thomas Spitz, responsable du trading au Crédit Agricole :

Cet effet banque centrale ne doit pas être négligé. Si nous revenons sur l'exemple des États-Unis, nous avons longtemps entendu, suite à la crise des subprimes, les avertissements lancés par les bonds vigilantes qui craignaient que les investisseurs cessent d'acheter la dette américaine.

Cet effet ne s'est pas produit, car un flux de liquidité tel a été mis à la disposition d'investissements – auquel s'ajoute le fait que les banques centrales elles-mêmes achètent énormément de papier – que l'effet offre et demande prend le dessus sur des inquiétudes légitimes de capacité de remboursement. Plusieurs effets s'affrontent. L'un est causé par les achats massifs de la banque centrale et le montant très important de liquidités qui alimentent le marché. On peut légitimement penser que cette action de la banque centrale gomme un certain nombre de facteurs qui apparaîtraient sinon de manière bien plus saillante. D'ailleurs, l'annonce du quantitative easing de la Banque centrale européenne a eu pour effet une baisse automatique des taux d'intérêt, pas parce que les investisseurs ont pensé que l'économie allait mieux, mais parce qu'ils ont pensé que si la Banque centrale européenne achetait ces papiers, ils allaient faire la même chose.

La Banque centrale européenne a néanmoins été la première à dire que son quantitative easing était une opportunité pour les États de mener un certain nombre de réformes, et qu'il n'était pas une solution aux problèmes, mais simplement une façon de gérer une époque transitoire.

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