Intervention de Dominique Potier

Réunion du 15 mars 2016 à 16h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Madame la présidente, à mon tour je tiens à saluer le ministre de l'agriculture pour le travail hors du commun qu'il a réalisé à l'échelle européenne pour obtenir la création de nouveaux outils de régulation. Nous savons que l'agriculture marche toujours sur deux pieds : l'innovation et l'effort de production, mais aussi la régulation des marchés. Il nous faut un écosystème mondial ; pour la France, cela passe par l'Europe. Il nous faut aussi, bien sûr, toujours adapter nos modes de production. C'est ce que vous avez fait avec audace, messieurs, en répondant à la commande du Gouvernement. À cet égard, je tiens à vous féliciter pour votre travail.

Vous évoquez les living labs. Vous nous faites rêver, vous nous donnez de l'espérance ; le monde rural en a sacrément besoin aujourd'hui !

Vous avez évacué les terreurs et les peurs que suscitent ces nouvelles technologies, qui parfois véhiculent des fantasmes, et vous avez redonné des chemins que l'on peut fréquenter. Vous avez trouvé, à chaque fois, l'équilibre entre la puissance publique et l'innovation privée, entre le respect des sagesses paysannes et les perspectives ouvertes par les nouveaux mondes.

Je regrette que les mélanges variétaux n'aient pas été mis à la hauteur de la valeur et de la promesse qu'ils peuvent porter. En revanche, je salue votre travail sur le sol, cette terre inconnue redécouverte aujourd'hui dans ses fonctions multiples, dans sa complexité. Si elle est mieux connue, elle pourra mieux tenir ses promesses de nourrir le monde demain et contribuer, à hauteur de 1,2 milliard de tonnes, à la résorption du carbone et à la lutte contre les gaz à effet de serre.

Ce qui manque dans votre rapport, que je veux par ailleurs saluer au nom du groupe socialiste, c'est le champ du territoire contre l'intégration verticale. Le territoire, c'est celui des plans alimentaires territoriaux, celui de l'intelligence entre les citoyens et le monde agricole, l'intelligence et la connaissance de la ressource alimentaire et de biodiversité de son territoire ; c'est certainement un des lieux de résistance important qu'il nous faut réinvestir contre l'agriculture hors-sol. Il nous faut réinventer une citoyenneté et une paysannerie solidaire et innovante.

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