Il y en a plusieurs. Tout d'abord, le système français est centré sur les courts séjours hospitaliers. Même si l'HAD est née il y a maintenant plusieurs dizaines d'années, ce biais a longtemps bloqué le développement de structures alternatives à l'hospitalisation traditionnelle. Le deuxième problème est celui de la formation des professionnels. En effet, on observe, tout au long des études médicales, une méconnaissance des alternatives aux CHU. Depuis quelques années, des internes de santé publique font des semestres à la FEHAP pour découvrir, au bout de six ans d'études, un autre monde : les structures de l'HAD, les moyens séjours et les structures médico-sociales. Satisfaits, ils se passent désormais le mot pour postuler chez nous. Le problème financier est un troisième frein car on ne sait pas toujours comment prendre en charge ces coûts. La relation entre la médecine de ville et les structures de l'HAD est également problématique. Enfin, la reconnaissance officielle de l'HAD est assez récente. C'est la loi portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires du 21 juillet 2009 qui évoque pour la première fois ces structures et les place au même niveau que l'hospitalisation traditionnelle en reconnaissant l'HAD comme un établissement de santé. Jusque-là, l'HAD était un sous-produit de l'hospitalisation traditionnelle, elle-même très centrée sur le court séjour. L'ensemble de ces freins explique que l'HAD, malgré une existence déjà ancienne, a eu du mal à se développer.