Le service public serait-il plus raisonnable que les opérateurs privés ? Je me méfie un peu de la « vertu » dont vous me parlez, monsieur Philippe Kemel. La vertu, c'est un peu comme la confiture… (Sourires.) J'aime toutefois à penser que l'on pourrait attendre du service public une conduite exemplaire. Mais EDF qui est entrée dans le jeu de la concurrence pour la vente d'énergie pourra-t-elle être plus vertueuse que les autres ? Je crains que non. Si l'on détourne vos clients avec des méthodes qui prêtent à caution sur des parkings de supermarché, que cela dure, et qu'il n'existe aucune régulation, vous finirez par faire comme les autres. Mais on trouve aussi le pire chez des opérateurs de réseau comme des facturations illégales à des consommateurs. Dans un dossier récent, j'ai constaté que l'opérateur voulait facturer le démontage de réseau public au consommateur. Il a fallu un mois et demi pour qu'il reconnaisse qu'il n'avait pas à faire cela. Je me dis que, s'il a mis autant de temps à me répondre, c'est qu'il ne s'agissait ni d'un cas isolé, ni d'une simple erreur. Cela me fait bondir et justifie encore un peu plus notre présence. Il faut que le service public soit efficace, y compris sur le plan financier, mais il y a des limites. Si l'on impose aux agents sur le terrain de faire d'abord remonter des recettes, cela crée un état d'esprit et cela a des conséquences.
Rassurons-nous tout de même : tous les problèmes ne sont pas nés en 2007 ! J'ai connu des gens qui payaient le branchement sur le réseau en poulets !