Je partage beaucoup des observations que vous avez faites sur le PIA et la nécessité d'une évolution du fonctionnement et de la stratégie de ce dispositif est incontestable. Il est en effet beaucoup trop concentré aujourd'hui sur les grands groupes, qui ont la capacité de l'optimiser industriellement et fiscalement. Je voudrais vous interroger sur votre relation aux PME. Le problème d'un pays centralisé comme la France, qui n'a pas renforcé ses régions, est que, contrairement à l'Allemagne et à d'autres pays, il ne sait pas accompagner suffisamment ses PME dans lesquelles réside pourtant la créativité. Nous attendons la mise en place des ONERA-Tech annoncées, à l'image de ce qu'a fait le Commissariat à l'énergie atomique (CEA). J'aimerais également aborder le problème des IRT à l'égard desquels je vous incite à la plus grande prudence. Je considère en effet insupportable qu'il s'agisse de fait d'un pillage en faveur des grands groupes de la propriété industrielle des PME du secteur, dont le retour est négatif, et je souhaite parvenir à faire évoluer ce modèle. De plus, comment travaille l'ONERA avec les régions que vous n'avez pas citées et qui sont le contact direct avec les PME ? L'ONERA devra être au coeur des réflexions sur l'avion du futur, à échéance de trente ans, pour que ne se renouvellent pas les erreurs du passé qui ont abouti à trois avions de chasse européens, alors même que les grands groupes tendent à faire passer aujourd'hui l'ingénieur au second plan, derrière le commercial. Enfin, je voudrais mentionner le statoréacteur, dont seuls disposent deux pays au monde, car je ne souhaite pas que cette technologie soit diffusée subrepticement via des accords industriels alors que la France doit savoir conserver ses savoir-faire.