Je tiens d'abord à féliciter nos collègues pour cette contribution tout à fait remarquable.
Maintenant, il ne faudrait pas que notre débat prenne une tonalité excessivement « anti-aérien ». Certes, il convient d'être exigeant. Mais il convient aussi de ne pas oublier que c'est nous qui avons développé le secteur aérien en France. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons aujourd'hui le plus grand nombre d'aéroports du monde.
Par ailleurs, c'est un secteur très exposé à la concurrence. J'observe qu'en matière de taxation, les avions paient le coût complet, ce qui n'est pas le cas de la route, ni même du chemin de fer. Il n'y a pas de taxe sur le kérosène, mais il y a des taxes d'aéroport, les taxes de navigation aérienne, qui sont des péages continus sur le ciel, les taxes Chirac sur le sida. Les compagnies font même du profit pour les aéroports, ce qui se passe à Charles de Gaulle. Il faut donc adopter une attitude mesurée. Les avions supportent « le coût complet », à la différence de tous les autres modes de transport. Et c'est cela la règle de base de la compétition internationale.
Je pense que c'est d'abord grâce à la recherche et développement et aux normes, et en matière d'urbanisme qu'on arrivera à améliorer la situation. Faire des doubles fenêtres, c'est très bien, mais dans ma région, les gens veulent vivre dehors ; cela ne règle donc pas complètement le problème, et il vaut mieux travailler sur la maîtrise de l'urbanisme. Ensuite, nous avons maintenant des règles assez claires, et je pense que c'est surtout en développant la recherche que l'on pourra construire des avions moins bruyants. De ce point de vue, je pense que l'initiative qui nous a été proposée par Jean-Paul Chanteguet est intéressante. Mais il faudra que l'on procède à de nombreuses auditions.
Contrairement à ce que j'ai entendu, on a édicté de nombreuses normes et on a fait des progrès, que ce soit dans les trajectoires, dans la construction des avions ou dans la certification. Ces normes sont européennes et internationales. L'Europe a même dû faire marche arrière à un certain moment, car ses aéroports étaient menacés de ne plus recevoir d'avions du tiers monde, qui étaient plus anciens et faisaient plus de bruit.
Il faut assurer la protection des riverains et des communes riveraines. C'est absolument essentiel, et je pense que le rapport va dans ce sens. Mais il faut tout de même avoir une approche mesurée, qui ne soit pas uniquement idéologique. Par exemple, aujourd'hui, tout ce qui est production est suspect. Or, tout ce qui est production n'est pas suspect. Nous en vivons tous. Même le salaire des fonctionnaires vient de l'économie.