Après avoir remercié les rapporteurs, je ferai quelques réflexions et je poserai une question.
D'abord, vous avez fait tout à l'heure l'analyse des rapports de force. Je tiens à souligner qu'Air France est aujourd'hui un des groupes mondiaux les plus fragiles qui soient, pour des raisons tenant à sa structure et à sa situation financières, à la concurrence, à son absence de compétitivité et aux charges, notamment fiscales, qu'elle doit supporter.
Ensuite, quand je suis arrivé tout à l'heure, j'ai vu que l'on était bien en France parce que j'ai entendu les mots de taxes, impôts, pénalités…
Enfin, comme l'a dit Sophie Rohfritsch, nous sommes alsaciens, et nous avons un aéroport qui est une infrastructure magnifique, mais dont la fréquentation a beaucoup chuté. Or un aéroport est essentiel pour l'économie d'un pays.
Roissy et Orly sont une chance pour l'ensemble de la Nation. Et cette France qui souffre tant économiquement, dont l'activité, notamment industrielle, a rapidement décliné, a très peu d'atouts aujourd'hui. Parmi ces atouts, elle a ses systèmes de transport, une électricité à bas coût, et le fait d'avoir deux ou trois grandes plateformes aéroportuaires européennes. Ne la pénalisons pas en lui enlevant les quelques avantages concurrentiels dont elle dispose encore.
J'en viens à ma question. Nous avons étudié ici le dossier du Grand Paris et du Grand Paris Express. J'avais alors remarqué que l'on prévoyait, à terme, 1,5 million d'habitants supplémentaires autour de la ville de Paris, dans cette grande et magnifique région. Cela veut dire que la croissance de l'agglomération parisienne devrait dépasser, en nombre d'habitants, la population actuelle de la métropole lyonnaise. Je suis d'ailleurs tout à fait d'accord avec ce que l'on a dit tout à l'heure : en France, on a construit des aéroports à la campagne, puis la ville a rejoint les aéroports ; seulement, maintenant, nos concitoyens se plaignent des aéroports et du bruit des avions.
A-t-on tenu compte, dans ce projet de développement, de ce million et demi d'habitants supplémentaires, de la pérennité des aéroports et de la nécessité d'éviter l'apparition de contraintes supplémentaires autour de nos plateformes aéroportuaires d'Île-de-France ? A-t-on croisé les données ? Va-t-on laisser faire, comme d'habitude ?