Intervention de Professeur Jean-Pierre Tourtier

Réunion du 16 mars 2016 à 16h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Professeur Jean-Pierre Tourtier, médecin-chef de la BSPP :

S'il est une population soumise au risque de blessure par armes de guerre, ce sont bien les militaires. Quand on examine les statistiques du moment du décès par rapport au moment de la blessure, quasiment une mort sur deux survient au cours des cinq premières minutes ; les trois quarts des morts surviennent au cours des trente premières minutes, c'est-à-dire pendant la phase de médicalisation et éventuellement pré-hospitalière. Il existe un concept fort, en médecine militaire, qui est celui de mort évitable. C'est sur ce point que nous avons été très attentifs avec le professeur Carli et le général Boutinaud : quelles sont ces morts que l'on peut encore éviter relativement facilement ? L'armée française a montré que, d'une part, en arrêtant les hémorragies, 90 % des morts étaient évitables ; d'autre part, en drainant les pneumothorax et en maîtrisant les voies aériennes supérieures, on peut permettre à davantage de combattants blessés, à davantage, en l'occurrence, de Parisiens blessés, d'arriver vivants à l'hôpital. Nous avons modélisé ces efforts de la médecine d'urgence, en accord avec le SAMU de Paris, il y a trois ans, par le biais d'une publication qui fait passer la médecine militaire vers la médecine traumatologique civile.

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