Intervention de Françoise Dumas

Réunion du 16 mars 2016 à 16h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas :

Vous avez évoqué la saturation des moyens de communication. Comment pensez-vous améliorer les relations avec les médias, radios, réseaux sociaux ou autres, à l'occasion d'autres types de catastrophe telles que, par exemple, des inondations, survenant dans d'autres départements ? Avez-vous senti le besoin d'améliorer votre dispositif en la matière et n'y a-t-il pas eu, à certains moments, redondance ou empêchement dans la communication ?

Professeur Pierre Carli. Je commencerai par nos rapports avec les hôpitaux militaires, question qui concerne les civils étant donné que le professeur Tourtier exerce au Val-de-Grâce. La réponse à votre question, monsieur Villaumé, est très simple : les hôpitaux militaires et les médecins militaires, nous travaillons au quotidien avec eux. Dans mon service, il y a des médecins militaires de garde. J'étais moi-même officier de réserve. Nous avons tous une culture militaire mais nous n'avons pas tous l'expérience du terrain de ceux qui se sont battus. C'est pourquoi notre coopération est des plus efficaces. Le SSA, représenté ici par Jean-Pierre Tourtier, nous a apporté son appui pour mettre au point les protocoles de soin que nous avons appliqués aux civils. Je rappelle qu'il convient de modifier ces protocoles dans la mesure où les civils ne sont pas protégés comme les militaires : ils ne portent pas de gilets pare-balles, de casques permettant d'éviter les balles – aussi les blessures par armes de guerres sont-elles pour les civils le plus souvent mortelles.

Les hôpitaux militaires travaillent-ils avec nous ? L'hôpital Percy fait partie du groupe des hôpitaux qui reçoivent les blessés graves au quotidien. D'ailleurs, les résultats concernant les blessés graves pris en charge par l'hôpital Percy – navire amiral dans cette affaire – et par l'hôpital Bégin sont totalement intégrés aux résultats globaux en la matière. Il n'est pas possible que nous oubliions les militaires puisqu'ils sont en permanence à nos côtés.

Je suis moi-même assez proche du service de santé des armées et je travaille avec le médecin-général Debonne que vous avez reçu. Nous travaillons, avec Jean-Pierre Tourtier, sur l'avenir de la médecine d'urgence de façon à créer des ponts entre la médecine d'urgence militaire et la médecine d'urgence civile. Dans ces professions, nous sommes engagés sur le terrain et il faut savoir agir vite, avec les mêmes critères de qualité, les médecines civile et militaire poursuivant le même objectif d'excellence.

Professeur Jean-Pierre Tourtier. Pour vous rassurer complètement, monsieur le député, la prise en charge de victimes balistiques est un pôle d'excellence du service de santé des armées. Or nous avons à coeur, depuis de nombreuses années, de partager nos connaissances avec les centres de traumatologie civils. De nombreux travaux scientifiques ont été réalisés à cette fin par le professeur Carli et moi-même.

Le soir du 13 novembre, les hôpitaux militaires ont été très utiles. Sur les 98 urgences absolues – blessés les plus graves, pour lesquels il fallait rapidement un chirurgien et un réanimateur –, dix-huit, soit 20 %, ont été prises en charge par un hôpital militaire, qu'il s'agisse de Bégin ou de Percy.

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