Je reviendrai sur la province. Les principes mis en place par nos collègues du SAMU de Paris et de la BSPP sont depuis plusieurs années déclinés dans toutes les régions de France. Nous appliquons exactement les mêmes principes de sectorisation, de « filiérisation » des victimes qu'à Paris, à une échelle qui va néanmoins nous imposer un plus en matière de capacité de réponse. En région Lorraine, par exemple, on compte 24 équipes SMUR de garde, ce qui ne représente pas du tout le même volume qu'à Paris. Aussi appliquons-nous des principes d'obligation de renforts très rapides, de devoir d'ingérence, si l'on peut le résumer ainsi. Autrement dit, les SAMU de proximité, dans le cadre des plans ORSAN – acronyme d'« organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles » – définis par le ministère de la santé, vont envoyer immédiatement des moyens supplémentaires. En outre, et c'est une chose que l'on n'a pas vue, l'ensemble des zones de défense ont envoyé par anticipation des moyens vers Paris sans même que nos collègues parisiens nous les aient demandés. En particulier, des moyens héliportés étaient en route avant même l'assaut du Bataclan. Et, constatant que, malheureusement, les victimes potentielles étaient décédées, ils ont fait demi-tour. L'idée est bien que chacun envoie un peu de renforts afin de ne pas se démunir, mais ce qui représentera au total beaucoup pour ceux qui les reçoivent. Voilà, grosso modo, quelle est l'architecture de tous les plans désormais mis en place en province, fondés sur des concepts de prise en charge, d'équipes d'intervention en kit damage control, établis à la suite des expériences parisiennes.