Intervention de Olivier Ploix

Réunion du 16 mars 2016 à 16h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Olivier Ploix, représentant la société ISMA :

La société ISMA, dont je suis le directeur des opérations, a un profil particulier en ce qu'elle assure, pour l'organisateur, la coordination du service médical et des secours. À ce titre, elle se réfère, pour son dispositif prévisionnel de secours, aux recommandations en termes de médicalisation, d'organisation de matériels et de compétences, émises au mois de juillet 2014 par SAMU-Urgences de France à destination des organisateurs.

Nous sommes présents au Stade de France et nous sommes également présents en province, où nous couvrons, à l'année, neuf sites accueillant de grands événements. Y sont pré-positionnés à la fois des médecins, des infirmiers, une coordination médicale, une interface avec les services publics et du matériel de réanimation. Le soir du 13 novembre, nous avons géré jusqu'à deux heures du matin 200 personnes impliquées dans ce qui s'est passé et en avons évacué trente-quatre sans saturer les hôpitaux de périphérie ou à proximité immédiate, ni affecter notablement leur activité. Nous avons pris le relais, à l'intérieur du stade, et géré toutes les personnes impliquées dans la première vague liée directement aux attentats, puis dans le mouvement de foule de la fin de l'événement. Nous avons pu traiter les urgences, retarder ce qui était moins urgent et orienter en coordination avec la BSPP, en bref, nous avons pu gérer le dispositif.

Nous faisons partie intégrante du service de sécurité, et sommes soumis aux mêmes règles et aux mêmes contrôles. Notre personnel était totalement informé, puisqu'au contact des victimes, mais suffisamment occupé pour ne pas pouvoir échanger. Les communications avec l'extérieur étaient très compliquées du fait de la saturation des réseaux – data, téléphoniques et SMS – qui se produit dès lors que le Stade de France est plein. La capacité d'information des personnes présentes était donc limitée.

Je voulais juste souligner qu'outre la sécurité et les questions de contrôle, il faut gérer à la fois le quotidien, les pathologies qui se rencontrent habituellement dans une population de 80 000 personnes, mais aussi anticiper le risque, l'enjeu étant la capacité de réaction immédiate en attendant le déploiement des secours. En l'espèce, la situation était d'autant plus compliquée qu'il s'agissait d'attentats multi-sites, et que nous avons dû gérer avec le dispositif intérieur ce qui se passait non seulement à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur, certaines personnes ayant dû être rapatriées à l'intérieur, car les moyens de secours publics étaient dépassés en périphérie et au centre de Paris.

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