Madame la présidente, mes chers collègues, il faut reconnaître à notre collègue Henri Guaino une certaine continuité dans sa vision du monde. Lui qui a fait dire à un Président de la République que l'homme noir n'était pas entré dans l'histoire, voilà qu'il vient de nous expliquer que les couples homosexuels ne peuvent pas entrer dans l'histoire ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
Derrière le lyrisme des mots se cache un conservatisme accablant. N'est-ce pas ceux qui précédaient M. Guaino sur ces mêmes bancs qui criaient à la dépravation des moeurs lorsque la pilule contraceptive a été autorisée ? Ce sont les mêmes qui ont fait pleurer Mme Veil lorsqu'elle a fait voter l'interruption volontaire de grossesse. (Mêmes mouvements.) Ce sont les mêmes qui se sont battus contre le divorce. (Mêmes mouvements.)
Aujourd'hui M. Guaino vient nous parler – chose effrayante pour ceux qui croient à la démocratie parlementaire et à la République – de la brutalité aveugle de la loi. Est-ce la brutalité aveugle de la loi qui a permis de sortir de l'esclavage, d'abolir la peine de mort, de donner leur liberté aux femmes ? (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
M. Guaino, enfin, s'est découvert une vocation d'anarchiste. Voilà qu'après être allé devant les électeurs pour leur demander de les représenter, il vient nous expliquer que ce n'est pas ici que doit se construire l'État de droit, mais dans la rue ! Nous ne voterons pas sa motion de renvoi. (Mêmes mouvements.)