Intervention de Philippe Pradier

Réunion du 15 mars 2016 à 14h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Philippe Pradier, chef du service Développement durable de la Caisse des dépôts :

Je voudrais revenir sur la question des fonds propres. On a tiré les enseignements de leur sous-consommation dans la première tranche du PIA Ville de demain et on peut, pour l'avenir, imaginer de desserrer l'équation du modèle économique.

Côté dépenses, pour un projet donné – et c'est ce qu'on a commencé à faire dans le cadre de la deuxième tranche du PIA – il faut être un peu moins exigeant en matière de critères car on s'est rendu compte que cumuler sur un même projet un très haut degré d'innovation et une performance largement supérieure à la réglementation et à la pratique courante, générait des surcoûts qu'aucun modèle économique ne pouvait absorber. Il faut desserrer ces contraintes tout en gardant bien sûr une longueur d'avance par rapport à la production courante qui se fait dans notre pays.

Côté recettes, on peut agir sur le marché auquel s'adressent ces projets en visant des sites particulièrement porteurs en termes de croissance économique et de marché immobilier. Les prises de participation réussies dans l'immobilier portent sur des villes comme Marseille et Strasbourg, dont les marchés leur permettent d'absorber des projets onéreux et complexes.

La troisième piste à explorer dans le cadre du programme Ville de demain consisterait à s'adresser plus directement aux entreprises et acteurs privés. Jusqu'à présent les fonds propres étaient dédiés uniquement à des structures de projets. S'il est très compliqué dans le système fermé d'un projet d'absorber les surcoûts d'innovation, cela peut être plus facile d'absorber ce surcoût à l'échelle d'une entreprise, qui peut étendre sa zone géographique d'influence et connaître une forte croissance. C'est ce que nous essayons de faire dans le cadre de l'action Ville de demain. Nous n'avons pas encore beaucoup de prospects mais nous avons deux ans d'engagement devant nous. Nous espérons pouvoir intervenir dans les entreprises, peut-être pas dans celles du type start-up ou PME comme le fait BPI France, mais plutôt du côté des opérateurs qui ont un lien marqué avec les territoires.

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