Sans entrer dans ce débat, je me limiterai à répondre brièvement à Mme Demesse pour lever toute ambiguïté sur la teneur de notre proposition, puis à M. Zumkeller. Aujourd'hui, le corps des Mines et le corps des Ponts recrutent soit d'anciens élèves de l'École polytechnique soit d'anciens élèves de l'École normale supérieure ; de même, nous ne proposons pas que la Cour des comptes et l'Inspection des finances recrutent des gens qui auraient été élèves et de l'École polytechnique et de l'ENA mais soit de l'une, soit de l'autre.
Il est paradoxal de devoir constater d'une part l'énergie considérable déployée par la Nation pour recruter, sélectionner et former les meilleurs des siens, d'autre part l'insuffisante énergie qu'elle emploie à retenir ces personnalités talentueuses. Il faut inverser cette situation, et pour cela élargir l'horizon de pensée. Il ne s'agit pas de servir seulement l'État mais de servir la Nation, ce que l'on peut faire au service de l'État, au service des collectivités territoriales et au service des opérateurs publics. Une gestion plus ouverte et plus large aurait plus de sens et retiendrait les meilleurs.
Le système de primes appelle en effet une bien plus grande transparence. Il faut aussi déterminer si leur attribution est corrélée à l'atteinte d'objectifs prédéfinis plutôt qu'à l'ancienneté ; dans mon expérience, assez ancienne il est vrai, ce n'était pas tout à fait le cas.
S'agissant de la diversité, vous avez raison : il faut aller plus loin et plus fort. Pour autant, il ne faut pas considérer que rien n'est fait. J'en prendrai pour exemple l'initiative « Une grande école, pourquoi pas moi ? », qui vise à renforcer la transparence des processus et à attirer vers cette filière des lycéens des zones d'éducation prioritaire. Nous avons obtenu des résultats ; il faut faire davantage. Les élèves de l'École polytechnique y contribuent bénévolement.