Vous vous souvenez sans doute que notre commission a reçu successivement l'an dernier cinq spécialistes français venus traiter de la croissance économique de notre pays et ses perspectives. Le vif intérêt de ces auditions m'a fait souhaiter que la commission continue de recevoir des universitaires et des chercheurs afin de stimuler sa réflexion sur les sujets qui relèvent de sa compétence.
Cette année, notre bureau a souhaité l'organisation d'un cycle d'auditions relatives à la situation financière internationale. Étant donné les développements récents intervenus en Europe et en Chine, des inquiétudes se font jour : on se demande si une nouvelle crise financière comparable à celle de 2008 ne couve pas. Il est donc bon que nous puissions nourrir notre réflexion d'éléments apportés par d'autres que les seuls membres de notre commission ou de l'exécutif – les propos de ce dernier étant par nature rassurants. Ainsi, au cours de sa séance du 15 mars dernier, tenue sous la présidence du ministre des finances, le Haut Conseil de stabilité financière s'est félicité de « la résilience des acteurs français vis-à-vis des risques qui se sont manifestés récemment », a salué le caractère « globalement robuste » de la situation des sociétés non financières et n'a pas constaté, « à ce stade, de croissance excessive du crédit dans le système bancaire français qui pourrait être source de risques systémiques ».
Néanmoins, notre pays est exposé aux remous des marchés internationaux et la vigilance doit donc rester de mise, dans un contexte réglementaire européen qui a fortement évolué au cours des dernières années pour l'ensemble des institutions financières. Aussi avons-nous organisé deux tables rondes : avant d'accueillir mercredi prochain M. Michel Pébereau, M. Jean Pisani-Ferry et Mme Hélène Rey, je souhaite en votre nom la bienvenue à Mme Esther Jeffers, maître de conférences à l'Université Paris 8, et à M. Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de Natixis. M. Guntram Wolff, directeur du think tank Bruegel, qui devait nous rejoindre en provenance de Bruxelles en est malheureusement empêché en raison des graves événements que l'on sait.
Madame Jeffers, vous avez notamment écrit pour la revue Les Possibles, éditée par le mouvement Attac, un article intitulé « À quoi sert une banque centrale ? Que fait la BCE ? Que devrait-elle faire ? ». Quant à vous, monsieur Artus, vous avez publié dans l'hebdomadaire Le Point du 23 février dernier une chronique titrée « Quand les banques centrales déstabilisent l'économie mondiale ». Vos travaux récents montrent donc votre intérêt pour les sujets que nous voulons approfondir ans le cadre de ces tables rondes.