Intervention de Claudine Andrianasolo directrice de projet encadrement supérieur et cadres dirigeants au ministère de la défense

Réunion du 23 mars 2016 à 16h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Claudine Andrianasolo directrice de projet encadrement supérieur et cadres dirigeants au ministère de la défense, SGADRH :

Une circulaire du 10 février 2010 a instauré les fondements d'un management des agents exerçant les fonctions de haut encadrement. Son objectif était de constituer des viviers pour préparer les mouvements de nomination à ces postes. Ceux-ci ne font pas l'objet d'une définition normative, mais sont concernés les postes de directeurs d'administration centrale, de préfets, d'ambassadeurs et de recteurs. La question de la définition des postes militaires du plus haut encadrement s'est posée. Nous avons participé à des travaux interministériels, placés sous l'égide du secrétariat général du Gouvernement (SGG), au cours desquels nous avons rencontré des entreprises publiques et privées pour nous inspirer des bonnes pratiques ; au ministère de la défense, nous avons bénéficié des travaux portant sur les très hauts et les hauts potentiels. Le processus interministériel avait abouti à la définition d'un profil commun des compétences managériales, d'une démarche de détection et d'identification des hauts potentiels dans l'ensemble des ministères, et d'une grille des compétences managériales riche de quinze critères. Nous avons appliqué les résultats de cette démarche aux personnels civils et aux militaires du ministère de la défense.

Au sein de celui-ci, le secrétaire général pour l'administration (SGA) pilote ces travaux depuis 2010, en étroite relation avec l'état-major des armées, la délégation générale pour l'armement (DGA), le contrôle général des armées (CGA) et l'ensemble de l'administration. La mission de l'encadrement supérieur et des cadres dirigeants, dont j'ai la responsabilité, constitue le bras armé de cette entreprise. En 2011, nous avons dressé la liste des cadres dirigeants du ministère, qui couvre une centaine d'emplois de haut encadrement militaire et civil, dont les postes d'administration centrale et de haut encadrement militaire. Nous avons développé un vivier ministériel, en vue de proposer sa validation au SGG pour qu'il intègre celui des futurs cadres dirigeants de l'État. Dans la conduite de ces travaux, nous avons respecté la grille interministérielle d'appréciation des qualités managériales et attaché une importance particulière à des revues de cadres croisées. Chaque entité du ministère – l'état-major des armées, la DGA, le CGA, le SGA – effectue sa propre revue des cadres, à partir de laquelle une réunion de synthèse permet d'échanger les propositions sur le fondement de critères communs, ceux-ci étant indispensables puisque des officiers travaillent au SGA et des administrateurs civils se trouvent en poste au sein de la DGA ou des états-majors des armées. Enfin, troisième étape, une revue de carrière, présidée par le directeur de cabinet du ministre ou son adjoint, est organisée pour arrêter le vivier d'une centaine de cadres par an.

Depuis 2012, une formation spécifique, le cycle interministériel au management de l'État, organisé par l'École nationale d'administration (ENA), a été déployée pour une soixantaine d'auditeurs parmi les cinq à six cents membres du vivier. En 2015, on a instauré une évaluation des cadres entrant dans le vivier et on a élargi l'accès au cycle interministériel au management de l'État à l'ensemble des nouveaux entrants dans le vivier, afin de favoriser la cohésion et de bénéficier d'une unité de formation.

La mission de l'encadrement supérieur gère la population des administrateurs civils, qui s'élève à un peu moins de 250 fonctionnaires, avec une démarche et des outils accompagnant les parcours. Nous conduisons des entretiens réguliers avec l'ensemble des administrateurs civils du ministère, notamment aux moments clefs de la carrière comme la mobilité statutaire et l'accès aux emplois fonctionnels. Nous avons également instauré, dès avant 2010, un comité des parcours professionnels de l'encadrement supérieur, chargé, autour de l'ensemble des employeurs du ministère, de traiter les sujets de l'encadrement supérieur civil et de faire partager les plans de relève des emplois et des cadres.

En 2009, nous avons expérimenté l'évaluation d'orientation à 360 degrés et nous avons pérennisé cet exercice l'année suivante ; conduits par les inspecteurs civils, ces rendez-vous consistent en l'audition des supérieurs, des partenaires et des subordonnés. Il ne s'agit pas d'un bilan de compétences, mais d'une évaluation de moyen terme des aptitudes techniques, managériales et relationnelles des administrateurs civils. Le coaching bénéficie depuis 2011 aux cadres civils et militaires de la sphère du SGA, et l'on développe cet outil d'accompagnement au développement professionnel et personnel.

La loi imposait en 2013 et en 2014 de nommer 20 % de femmes dans le haut encadrement civil et militaire, et le ministère de la défense a respecté cette obligation ; depuis 2015, les femmes doivent représenter 30 % des nouvelles nominations, objectif dépassé par notre ministère.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion